11 juin 2017

Granit Montana Epic

Bienvenu dans un univers impitoyable.
La Granit Montana passe aux cents bornes et ça fait mal, très mal. Bon ça fait aussi du bien, quand ça descend, mais sur l'ensemble waouh, c'est du très lourd à encaisser !

► Strava - Granit Montana - 100 Bornes


Plus encore que les 70 km habituels, qui composaient le grand parcours depuis de nombreuses années, et qui déjà vous mettaient le compte.
La grande difficulté physique du parcours pour passer le dénivelé, associé à une grosse chaleur fait souffrir comme rarement.

C'était un beau défi à relever quand on aime ce genre de plan, et c'est surtout un très beau challenge proposé par cette belle organisation, qui se démène pour créer de belles et grandes aventures vtt.


Découverte en 2013 - CR d'époque - en mode course, j'en avais euh comment dire... un petit peu beaucoup bavé 😊. Comme tout le monde faut bien le dire.
Du brut, du sauvage, du coriace, et en même temps, du tout bon, du magique, bref à faire absolument.

Sans perdre de vue cette course raid vtt, j'y étais pas revenu depuis.
En 2017, cette surprenante dinguerie limousine se veut un peu plus folle et furieuse encore. Et trouve un nouvel élan pour pimenter un peu plus l'affaire.
100 km et 3600 m de D+ !!!

Déjà les marathons avec un compte rond à trois chiffres en vtt, j'aime assez je dois dire.
J'en ai fait quelques uns, et à chaque fois c'est du lourd, dur, costaud, épuisant, mais c'est toujours tentant d'aller les faire.

Alors c'est dit en 2017, on revient faire la Granit Montana.
Surtout que le mode course c'est terminé maintenant, ça a été transformé en rando raid(e).
Ben voilà, du coup ça va de suite être bien plus facile 😊



Cette manifestation purement vtt, est maintenant ultra connue. C'est la 8 ème édition.
Et on n'y va pas sans savoir que ça va être très dur. Même les distances plus courtes sont balèzes.
Tous ceux qui s'y sont intéressés ou l'ont fait témoignent d'une grande difficulté, mais aussi d'une très belle trace qui régale tout le monde dans des descentes ludiques et très techniques.

Pour ma part, il me tardait de retrouver ce super terrain de jeu, tout en sachant que la journée sera assurément très longue, et que parfois on en aurait très certainement plein le cuissard de ces grimpettes assassines. Même si derrière chaque bosse, on va retrouver un méga plaisir en sillonnant les fabuleuses descentes qui suivront.

Donc ils sont bien jobards les joyeux drilles du Sprinter Club d'Ambazac. Et ça s'arrange pas faut croire. Ça empire même !
Avant on avait une course de 70 km et 3000 m de positif (infernale), et là gentiment on te colle une rando de cents bornes avec un dénivelé qu'on ne retrouve quasiment qu'en montagne.
Sauf que dans cette région limousine, c'est pas des montagnes, juste des monts. Et on va en faire l'escalade d'un bon paquet.

Selon les sources, le D+ oscille entre 3600 et 4000 m de positif.
Tout augmente mon bon monsieur !
Y a le mode soft, 3600 m pour pas trop effrayer le vététiste lambda qui vient profiter de cette belle fin de printemps, et puis on te glisse ici ou là sur un autre média que ça pourrait faire 4000.
Faudra voir à la fin donc, mais mieux vaut s'attendre à du très très lourd en matière de dénivelé.
Si comme moi vous n'avez pas pris l'assurance annulation 😀, eh bien va falloir y aller au charbon dans les tourbières des Monts d'Ambazac.



Avant de se mettre en selle, on entame le WE avec Ana le vendredi pour rallier le site d'accueil au Camping l'Écrin Nature, situé au bord de l'Étang de Jonas un peu plus haut que Ambazac.
On peut guère faire mieux pour ce périple vtt, et pour installer une organisation vtt en pleine nature au bord d'un lac.
Bien mieux qu'au village de Saint Sylvestre 5 km plus haut. Et puis comme ça on finira par une descente 😋

Côté club aucun volontaire pour m'accompagner cette année.
Sur place on retrouve avec plaisir les amis parisiens Jean Marc et Mary avec qui on partage le séjour.
Le temps du weekend sera impec, tendance très chaud.
Autre avantage à se trouver au bord d'un étang, la nuit on profite de beaucoup de fraîcheur, même si la journée a été très très chaude.

Soirée tranquille le vendredi soir.
Samedi matin, un léger roulage de 20 km, histoire de faire tourner un peu les manivelles de bon matin. Le tour du Lac de Saint Pardoux est idéal.
L'après midi se sera détente, baignade, repos, apéro, repas avec une petite troupe de copains.
Très sympa tout ça pour passer un excellent weekend.

A partir de 14h00 le samedi on peut retirer sa plaque de cadre et prendre connaissance des diverses infos pour cette sortie vélo nature. On hérite aussi du maillot Granit Montana Epic.
Plus de 500 participants au total, c'est une belle réussite.

A la GM, c'est un choix de 3 circuits qui est proposé.
La Granit Originale 55 km pour les gourmands (220 inscrits)
La Granit Ultime 70 km pour les affamés (180 inscrits)
Et pour les voraces tendance boulimique, la Granit Epic 100 km (150 inscrits)
Bon appétit !



Dimanche matin un peu avant 6h00 on saute dans le cuissard.
Le temps de déjeuner, de finir de préparer le bazar habituel, vers 6h30 on est sur l'aire de départ.
Pas besoin d'aller chauffer ou de sortir les home-trainer, on aura le temps de se mettre en température sur le parcours.
7h00 c'est l'heure pour le grand circuit. Départ groupé après un petit briefing.
100 bornes, c'est parti. Rendez-vous en fin d'après midi normalement.

C'est pas une course, mais ça part pas trop en mode balade je trouve.
On fait le tour du camping dans le petit bois, on repasse sur la ligne d'arrivée un km après et puis on plonge dans un talus pour rejoindre le bord du lac.
Quelques centaines de mètres plus loin, on est déjà à l'ombre dans les sous-bois.
Circuit ombragé sur au moins 95 % de la trace je dirais. Et heureusement !
Entre 30 et 33 degrés à l'ombre aujourd'hui.
Pour suivre le parcours, c'est de la rubalise, des panneaux jaunes, et des tags de couleur au sol. Aucun problème le balisage est bon.
En plus de ça, on a la trace gps pour plus de confort encore.
Le terrain est quasiment partout extra et très souple, vu qu'il a plu un peu le jeudi. Trois flaques ou à peine plus sur l'ensemble du circuit, trois ou quatre bourbiers sans problème et quelques petits gués à passer.

La première petite bosse se monte en file indienne vers le hameau de Chedeville et un peu au delà sur le Mont Gerbassou. Mini descente à suivre avec déjà quelques passages bien techniques et joueurs, et quelques petits bouchons inévitables.
A la Granit Montana, le calme plat n'existe que très peu. On est en permanence soit dans une bosse soit dans une descente.



Sur les vingt premiers km, on enchaîne les très bons passages techniques, avec ces petites descentes luxueuses qui font la réputation de cette épreuve.
C'est très bon toutes ces dévalades joyeuses. Elles sont pas très longues pour la plupart, mais on en profite un max.
Bien entendu, avant de les déguster il faut faire les grimpettes qui vont avec. Et là c'est toujours une tendance rude pour les passer. 
Je trouvais au début que ça roulait plutôt rapide pour un 100 bornes, alors j'ai vite pris mon rythme de gestion sur la longueur.
Il m'a fallu environ une grosse vingtaine de km pour avoir de bonnes sensations, pour être un peu moins dans le dur.
Cette fois j'ai aussi pris le bon vtt. Oubliez le semi rigide là-bas, à moins d'être en très bonne condition physique. Même si on peut le faire avec, un tout suspendu léger sera bien mieux pour en profiter au mieux.
Et bravo au passage à ceux qui l'ont fait en single speed sans fourche ! 

Bon alors on en est où là ?
Les grosses ondulations de la trace passent par le Puy du Cloud, la belle descente sur Chabannes et l’Étang de Crouzille. et plus loin les Carrières de la Borderie nous baladent dans un joli paquet de sentiers.
Je retrouve bien souvent ces perles de descentes que j'avais super apprécié en 2013.

Au km 19 premier ravito.
Important de s'arrêter pour boire un bon coup et grignoter. Il y a d'ailleurs pas mal de monde au buffet.
Je fais une pause rapide.



On repart dans les enfilades de sentiers.
La navigation se poursuit vers les Carrières de Sagnes, la montée vers Fanay, Augères, le petit hameau des Tenelles, et filer vers Brugères.
Une fois que chaque bosse plus ou moins infernale est passée, on reprend de belles sensations dans une descente.
Chaque montée et chaque descente à un nom là-bas. C'est assez parlant sur Strava pour les apprendre.

Il y a tout au long du parcours quelques étangs ou lacs. On les aperçoit parfois d'en haut avant de plonger dessus.
Pas le temps de se baigner aujourd'hui, mais ça ferait du bien parfois.
La chaleur est forte même dans les bois, faut picoler un max.

Km 33 ravitaillement 2. je refais le plein au max, y avait plus grand chose dans la poche à eau.
Le sucre ça soûle vite, surtout avec la chaleur donc au ravito c'est du salé. Saucisson et fromage, c'est pas mal pour resaler l'organisme.

Si la plupart des traces sont en forêt à l'ombre, on passe parfois à découvert, et un peu plus qu'avant certainement. Les forestiers œuvrent pas mal surement pour des coupes de bois, les tempêtes doivent aussi faire quelques dégâts, et on a quelques pistes ou chemins a découverts qui étaient peut-être des sentiers à l'époque.
De même qu'après le premier tiers du circuit environ, on est sur des parties qui sont plus roulantes globalement. Ça ressemble moins à la Granit Montana, avec quelques pistes ou des chemins assez larges, même dans certaines descentes.
Ça n'en ai pas forcément plus facile, car il faut quand même passer les bosses, mais c'est curieux de se retrouver à descendre des portions plus ou moins rectilignes et très rapides.



Pour relier la mi parcours, on fait le tour des pierres. Dans les Monts d'Ambazac, la pierre locale c'est le granit. C'est du genre gros blocs. Alors on passe près de la Pierre Pointue, la Pierre Miller, la Pierre la Chatie etc. Pour les apprécier faudrait faire une pause, mais vu le programme du jour, on n'a pas pris l'option tourisme.
La trace est rude à la Granit Montana, on est sans cesse en train de s'employer copieusement sur les manivelles. La récup se fait pas trop étant donné que les descentes sont pas très longues et qu'il faut surtout rester bien concentré vu que c'est quand même bien technique quand on zigzague à volonté dans les tourbières bien pentues.
Tant que vous avez de l’énergie, et pas trop entamé, tout se passe sur le vtt en montant. Il y a eu deux ou trois petits portages obligés sur la première moitié, pour gravir un talus de quelques dizaines de mètres à chaque fois, mais sinon ça passe.
En descendant, j'ai pas souvenir qu'il y ait des passages infaisables sur le vtt, sur l'ensemble du raid.

A mi parcours, km 49 le ravito 3.
Même topo, le plein de flotte, du coca et du salé.
Je retrouve Jean Marc et Julien tiens par ici, qui étaient un peu plus en avant depuis le début.
On fera un bout ensemble par la suite. Pas évident de rouler groupé sur une aussi longue distance et sur ces traces difficiles, même si on roule quasiment sur le même rythme depuis le début avec peu d’intervalles. Chacun adopte la gestion qui lui convient.

A la reprise, c'est la bifurcation des parcours.
On poursuit sur le 75 et 100 dans un sentier montant. Ça va nous emmener bien plus haut au Puy de Forret. Assez longue et coriace cette bosse.
La pause ravito fait du bien, et l'effort est supportable encore.
Y a de la fatigue déjà, mais en gérant au mieux les montées on arrive à progresser. La chaleur même si elle n'est pas étouffante pénalise certainement beaucoup sans même qu'on s'en rende compte.
Bon par contre quand ça descend, on ouvre les gaz autant qu'on peut.



On poursuit le parcours du coté de Marzet, puis il faut monter vers Sauvagnac, où on passe tout proche du village une première fois. C'est dans cette zone où on passe à plusieurs reprises sous la ligne haute tension.  Ce sont à chaque fois des parties découvertes qui cognent sur le casque.
Plus loin le balisage nous emmène tout au long du Ruisseau des Dauges pour de bonnes parties descendantes. On a retrouvé maintenant de très bonnes descentes en tourbières qui te régalent d'un bout à l'autre.
Le profil en dents de scie du parcours revient sans cesse à la charge. Les bosses paraissent longues en temps et les descentes très courtes.
On descend dans quelques combes parfois avant de se remettre au boulot pour refaire surface plus loin, plus haut, plus fort. C'est gaillard la Granit Montana !
On n'est pas nombreux sur les parcours, je roule plutôt en solo ou avec quelques gars avec lesquels on se suit plus ou moins sur un rythme similaire.

Km 65 ravitaillement numéro 4.
Un peu plus de 12h30 - Presque 6h00 de roulage.
Ça chauffe sous les casques, on rafraîchit au max. La poche à eau de 2 litres se vide entre chaque ravito quasiment. Le sucre a de plus en plus de mal à passer. Vive la charcutaille. C'est pas le mieux certainement pour la diététique du jour, mais c'est très bon. Je rechignerai pas à une petite bière à l'ombre aussi tiens.

Allez au boulot, encore 35 bornes environ.
Il faut qu'on cavale un bon bout pour atteindre le Puy de Sauvagnac, altitude la plus haute du parcours.
La difficulté du circuit semble aller crescendo sur ce dernier tiers. La fatigue amplifiant ce ressenti, les bosses assassines sont loooooongues. Sans répit on enquille du dénivelé dans un sens ou dans l'autre.
On y retrouve aussi toutes les merveilleuses descentes typiques de la Granit. C'est un bonheur partout quand ça descend maintenant. La DH Kaolin est assez longue celle là, et permet de souffler un petit peu.



Du côté de Mallety, on choppe encore de belles bugnes idéales pour te martyriser un peu plus les jarrets.
Une bosse se grimpe sur un beau sentier élargi dans un bois, il y a trois ou quatre virages en épingles, c'est rude un peu partout alors que la pente est pas des plus terribles.
Je ne sais plus trop si c'est dans ce secteur, mais dans une belle bosse, on monte au travers d'un bike park géant, avec des passerelles de saut du genre hallucinant vu les jump que les gars doivent faire avec ces rampes pour la haute voltige !

Bon c'est beau tout ça mais ça fait pas le bonheur des gambettes. Pourquoi chui pas au VAE encore ! 😊. Tiens d'ailleurs j'en ai pas vu à la Granit.
Je gère au mieux les multiples crampes qui sont pas loin. Je picole comme un dingue, j'arrive encore à avaler du sucre, par force plus que par envie. Même si ça écœure parfois, il faut recharger en carburant, sinon ce sera pire encore plus tard.

Belle descente à suivre sur Puy Bernard. droit dans le pentu, c'est extra. Je fais gaffe à pas être trop optimiste, y a  de quoi se mettre des bûches partout sur la GM. Trop bon ces passages !
On arrive toujours trop vite en bas 😊
Allez mon gars, faut trimer encore. La bosse qui suit c'est vers la Pierre Branlante. C'est très loin de te filer la gaule celle là. Put... c'est du lourd ! Je l'ai déjà dit non ?
Depuis une bonne vingtaine de km au moins, on vient de faire une boucle épuisante. Malgré la gestion la trace reste sévère et très éprouvante, alors qu'elle ne serait pas perçue comme ça si on avait 30 ou 40 bornes de moins.
Le challenge est voulu très rude, c'était bien entendu au départ, et quand on s'engage sur ce ratio distance dénivelé, sur de courtes bosses bien raides, on a un truc terrible à passer.



Le final de cette montée se fait quelques mètres en portage il me semble.
Bien que ce soit pas une course, les routes et croisement dangereux sont signalés par des organisateurs. J'ai revu Stéphane et d'autres sur divers points du circuit.
On revoit des suiveurs ou suiveuses de participants qui font des photos. Toujours un petit mot d'encouragement.
On passe une bonne journée à la Granit, longue journée, très rude, féroce, mais on fait avec.
Quand ça sera finit ça ira mieux non ?

Bon où en était-on ?
Ah oui la Pierre Branlante qui bouge pas, et une descente qui remue juste après très certainement. Il semble que ce soit une des plus longue partie descendante du parcours.
Elle va nous emmener jusqu'à Noueix. Ça va faire deux bons kilomètres pour prendre un peu d'air, et relâcher un peu la pression. 
Et en bas à nouveau on repart dans l'escalade des chemins et sentiers. Deux bons gros km à passer dans le dur plus ou moins.
Je picole comme jamais, et j'ai plus de flotte maintenant. J'espère le dernier ravito rapidement et ça me semble long tout d'un coup. Je dois pas en être bien loin, j'en suis à plus de 80 bornes par ici.

Km 83 la délivrance. Dernier ravito. Content de vous voir messieurs dames.
J'ai le temps c'est la dernière porte horaire, y a pas le feu, à part sous le casque 😊 Retrouver de l'eau ça fait du bien. Je fais une pause plutôt large ici. Quelques petits étirements au passage pour soulager ces connes de crampes qui veulent pas trop me lâcher.
On est sept ou huit à se restaurer et refaire le plein. 
Je rempli pour la quatrième fois la poche à eau. Ça fait environ du huit ou neuf litres au cent bon poids aujourd'hui.
Cinq ravitos sur cents bornes c'est impec. Placés à égales distances, on manque de rien tout le long.



Dernière partie de 17 km à venir. C'est pas encore finit. 
La GM vous essore ou vous rince jusqu'au bout on le sait. Les années passe et la Granit Montana reste rebelle, elle s'est pas assagie la bougresse, la modération y zont pas ça dans le dictionnaire limousin.
Je pense que le mode course ou le mode rando ne change pas trop la donne, quand on est dedans on fait pour le mieux en gérant l'effort. 

La reprise après le ravito, je vous laisse deviner. Ça grimpe. C'est jamais une échelle, mais vu comme on est cramé, c'est très dur maintenant.
Il y a deux bolides qui me passent un peu plus haut dans la pente. On est pas sur le même rythme bordel ! Je dois être quasiment à l'arrêt pour eux tellement ils avancent. 
Je serre les dents comme on dit, sans trop regarder devant. J'ai le profil sur le gps qui m'indique la distance jusqu'au prochain point haut, et ainsi de suite à chaque fois, ça permet de se raccrocher à quelques chose pour savoir où on en est de la grimpette.
Les portions trop dures, je fais un peu en pédestre, même si ça tire sur les cuisses.

Ce secteur final est identique à ce que j'avais déjà fait il y a quatre ans.
On passe un premier cap au Puy de la Garde, ça descend rapide et bref pour remonter sur l'Arbrissou, et un peu plus loin un petit groupe de maison au lieu dit Barlette.
Sur un secteur un peu plus plat on chauffe un peu au soleil.
On arrive peu après sur l'excellent passage descendant vers Pouyaud. De quoi respirer un peu tout en s'amusant autant qu'on peut.
C'est pas facile maintenant même en descente. Je gère pour essayer de récupérer au maximum. Mais la lucidité n'y est plus trop, je fais quelques erreurs de trajectoire inévitables. 

Le Yeti est impeccable depuis le début, jamais fatigué lui. Top vélo ! J'imagine assez qu'il se fait un peu chier parfois à descendre à deux à l'heure dans ces caviars qui demandent que de la vitesse, mais je suis plus capable de lui en filer plus. 
Dans ce final si vous êtes encore en forme, c'est extra partout. Les bosse passent sur la selle et surtout dans les descentes vous avez le meilleur de la trace qui compose les parcours de la Granit Montana. Ultra joueur, technique, des virolos incessants autour des blocs rocheux, des toboggans dans les tourbières, quelques virages relevés, que du tout bon en grande quantité.



Après la descente, on repart à l'assaut du Puy de Mola. Ben oui encore un peu de piquant mon vieux.
Ça fait déjà un moment que je roule en veilleuse.
Tiens un panneau ! Arrivée 10 km. Déjà ! 😊 Donc courage ça va finir par se terminer.

On croise un étang à Mallesard, non sans avoir fait une ou deux bosselettes et les petits bijoux de descentes qui vont avec bien sûr, en passant un peu plus loin un autre monticule à Puy Fourmiguet, on bascule encore dans les petites DH rapides et magnifiques dont celle du Castor qui plonge dans la petite vallée en dessous de Saint Sylvestre.
En bas de cette merveille sur la route, il y a un point d'eau mis en place par l'organisation au cas où on serait à sec.

Dernière grosse montée vers le village. Une tuerie d'entrée ! Je me souvenais être passé là en 2013, et sur la selle. Cette fois laisse tomber. Déjà je suis rôti mais en plus c'est défoncé de partout, donc même bien lucide je suis pas sûr que ça passe.
Y a plus trop de force pour appuyer, donc je fais presque deux tiers de ces six cents mètres à pince.

Arrivé dans le village encore six bornes environ. Il faut déjà continuer de grimper au stade par une route surchauffée. je suis tellement fringuant que je me fais embarquer hors parcours par deux gars qui étaient une cinquantaine de mètres devant. Ils allaient au cimetière faire de l'eau en fait.
Rha put... je suis trop bon là !!! Bon c'est que trois ou quatre cents mètres de plus en légère grimpette, mais ça compte et ça use le mental.
Je retrouve de suite la bonne voie. 
Après le stade, un chemin plutôt rapide redescend rapidement et se termine dans une bonne petite partie technique pour arriver jusqu'au hameau de la Chaise.



On descend un chouïa pour traverser le ruisseau et pour le fun final, on va s'amuser une ultime fois sur une dernière mini bosse de cent cinquante mètres. Je sais que c'est la dernière difficulté et je fais l'effort de passer. C'est pas très dur en plus, mais le moindre mètres montant est éprouvant.
Depuis les cinq derniers km on a un panneau qui décompte les bornes tous les km.

Passé la petite difficulté, on n'a plus qu'à redescendre vers l'arrivée. Un dernier petit plongeon dans un monotrace et vous êtes au bord du lac.
Ça fait du bien de rouler au bord de l'étang qu'on a quitté de bon matin.

Panneau 1 km. C'est tout plat jusqu'au bout.
Je croise Adrien qui en a finit avec le 75 km et qui s’apprête à repartir. 
Une petite trace herbeuse, un petit pont de planche et un dernier sentier qui défile sous les arbres et vous voilà sur la ligne d'arrivée. 
Le gros compteur horaire continue à tourner depuis le départ. Il n'a pas encore franchi le cap des 10h00 de raid. Je pensais que j'allais mettre plus de temps, entre 10 et 11h00.

Bon voilà, une folie de plus de passé ! A chaud, je dis chaque fois qu'on m'y reprendra pas, mais va savoir ce qu'on fera demain.

102 km avec 4100 de dénivelé, c'est les données que j'ai enregistré. J'ai fait deux ou trois sorties de route, donc ça doit représenter un bon gros km en trop.
9h30 de roulage et environ 25 mn d'arrêt.



Sur l'aire d'arrivée on retrouve un peu tout le monde, les copains, la famille, les collègues de roulage avec qui on a partagés parfois de longs km plus ou moins ensemble.
Pour la récup immédiate, le stand bière est juste à côté. Celle là je l'attendais depuis un moment certainement.
Pour le restaurant, un plateau repas complet vous attend sous le chapiteau. 
Tout ça c'est un super complément une fois passé l'arrivée.

On reste un bon peu à se poser tranquillement après cette journée énorme. 
J'ai du mal à refaire surface durant toute la soirée ensuite. 
Ça va bien, mais je l'ai tellement eu dure cette trace que ça fatigue comme rarement.
Il faut aller puiser physiquement pour passer, et tenir mentalement aussi comme c'est le cas dans ce genre de plan qui sort vraiment de ce qu'on fait habituellement.

Le ratio distance dénivelé est déjà très dur, mais plus encore il l'est parce qu'on est loin d'une épreuve montagnarde, où on passe ce positif sur quatre ou cinq montées seulement.
Ici dans une région avec peu de relief, je sais pas combien il y a de bosses sur cents bornes, mais ça doit tourner entre quarante ou cinquante, si on compte tous les passages montant.
Ce qui laisse d'autant moins de possibilité de bien récupérer dans les descentes, surtout que pour s'amuser il faut lâcher les freins et ça demande là encore de la dépense physique.

J'ai fait de la gestion au mieux pendant 100 bornes au moins, et j'ai bien fait. Peut-être pas assez encore car j'avais de la marge sur les portes horaires, mais aller moins vite je vois pas où 😊.
Les portes horaires d'ailleurs étaient bien suffisantes telles qu'elles étaient définies.
Plus d'arrêts ou des arrêts plus longs, c'est pas non plus trop bénéfique peut-être, et puis dès que tu t'arrêtes la cafetière se met à bouillir avec plus de 30 degrés au thermo.



Cet épreuve reste très dure et nécessite une bonne préparation physique, et mentale aussi.
Sur le 70 trois ans en arrière, j'avais eu du mal, mais c'était passé bien mieux je dirais. Moins chaud aussi.
Là ça a été sévère. Malgré la gestion depuis le début, sur les trente derniers km j'avais plus trop de lumière au plafond. C'est le meilleur du parcours quasiment, et peut-être le plus dur aussi, et il faut être en condition pour en profiter au max.
150 partants environ et un tiers de finisher seulement, ça veut tout dire. On a là un match de haut niveau à disputer pour l'immense majorité des vététistes comme nous.

C'est voulu et pensé comme ça par les organisateurs, qui savent faire de belles choses dans leurs forêts.

Enfin un autre paramètre a changé la donne, c'est la chaleur.
Si le temps a été parfait et c'est tant mieux, il vaut mieux un soleil estival sur ce terrain terreux et boisé, qu'un sale temps moisi et pluvieux. 
Mais la chaleur a clairement usé les organismes tout au long de la journée.
J'aime pas le chaud c'est clair, et au dessus de 25 degrés je trouve que c'est assez terrible déjà, mais je fais avec comme tout le monde. Et encore c'est ombragé tout le temps sinon c'est pas faisable.
Sur 10h00 habituellement je peux gérer et finir mieux qu'aujourd'hui.
Ma préparation est bonne et je sais que je suis en forme en ce moment.

Avec le recul je pense donc que cette température idéale pour la baignade, mais trop chaude pour le vtt, a joué un rôle hyper important dans cette balade épique, et au delà du ressenti qu'on peut avoir en roulant, c'est elle qui insidieusement te torture le plus peut-être, en te pourrissant le rendement comme jamais.
D'où la grosse fatigue qui à force te vide de forces, qui te met à plat dans les bosses, et qui use bien plus que la normale.
Dans la soirée de dimanche et jusqu'au lundi soir environ, j'ai pas été bien gaillard pour le coup, ensuite tout commence à rentrer dans l'ordre.



Pour finir, il faut tirer un grand coup de chapeau à toute la troupe du club organisateur.
J'ai eu plaisir à voir ou revoir Pascal, Stéphane, et Laurent qui orientent tout ça de très belle manière.
Les traces sont préparées parfaitement. Il y a eu certainement du gros taf pour emménager et garder les sentiers en parfait état de roulage, sans qu'aucun obstacle ne vienne polluer le roulage. C'est toujours bien dégagé.
De même, l'ensemble de l'épreuve est parfaitement suivie, gérée et animée.
Bravo, félicitations et un grand merci pour tout ça.
Continuez à faire de cette organisation une grande réussite.

C'était ma deuxième Granit Montana. Je reviendrais certainement très vite tourbillonner dans les tourbières, et jouer follement avec les granits qui restent des caillasses pacifiques par rapport à d'autres régions, et qui savent rester en place quand on fait un peu de rodéo dessus.
Je suis pas sûr de repartir sur un 100 kilo la prochaine fois, vu comment il m'a fait morfler celui-là, mais je trouverai chez vous toujours de quoi me mettre le compte de km, de sensations, de chahutages et de pleins d'autres bonnes choses, avec de larges sourires.

Un super weekend avec les copains et les copines. Ravis d'avoir revu plein de monde et d'avoir aussi fait de nouvelles connaissances.
On remet ça quand vous voulez.

C'est bon le vtt non ?!
Ouais c'est pas faux. J'ajouterai surtout quand ça descend !
A la votre au fait, il me reste une bière 😊




Fuyez il est encore temps si vous voyez ça au départ
Je vous laisse compter le nombre de bosses





Des bonnes retrouvailles avec Mary, Jean Marc et Ana dès le vendredi




Mary à déjà soif !




Échauffement peinard




Le Lac de Saint Pardoux - Super parcours du samedi




Les produits variés pour tous




Les copains parisiens
Jean Pierre - Benoit - Pat - Bastien - Jean Marc
et Pichotte au fond qui bricole le téléphone




Mary et Pichotte - Clownesques





Les filles et la joie de vivre ! Ben oui 😊




Là y a du sérieux ! Concentré et prêt.



Ça va pas tarder à débouler




Marco - Reconnaissable de loin déjà, et puis même sans le voir
on entend la clochette.
Au plaisir d'une autre balade un de ces quatre.




Ravitaillement deux - Tout va bien on recharge




Avec Fred on a pas mal roulé sur le même rythme tout le long





Sur le parcours, quelques étangs pour la baignade si vous voulez




Ravito 4




Ravito 5 - La pause qui va bien avant le final épique




Dernier kilomètre de la GM 2017




La vision de mon APN un peu trouble et mal réglée
correspond surement à la mienne à ce moment là




Passé la ligne, premier arrêt au stand




Avec Julien sur l'arrivée




Christophe et son collègue en single speed rigide
Bravo !




Avec Mary qui arrive




Avec Jean Marc, Marco et Mary
Quelques gros raids passés pour le quatuor et top weekend !




Pascal - Un des boss qui vous martyrise à la Granit Montana




Avec Stéphane



Km 21 j'étais encore frais 😊




14 commentaires:

  1. Epreuve dantesque et cr qui me donne envie d'un remake (en 2 jours) ! bravo Champion !

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    1. Tu devrais y mettre le Jeffsy oui.
      En en un jour le 70 est faisable en mode hyper cool pour profiter du paquet de mini dh extras.

      Mais un replay pourquoi pas en WE.

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  2. Tu as l'air d'en avoir bien bavé, c'est assez rare de te voir dans cet état ! C'est la preuve que c'était une bien grosse trace bien velue avec une chaleur qui n'a pas facilité les choses. Bravo d'avoir fini au moral cette superbe épreuve. Et bien nous avec Jean Claude on vous a fait une petite vidéo sur les douceurs de la fin de la prochaine Saint Michéloise !
    A+ Patrick

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    1. Oui on en bave fort, le profil déjà, mais en plus la chaleur cette fois.
      Mais je me console je suis pas le seul a en chier :-)

      J'ai vu passer la vidéo de la Saint Micheloise Patrick. A priori je serais là.
      Y parait que c'est bien aussi chez toi !! J'ai lu ça je sais plus où :-)

      A bientôt

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  3. Magnifique , on attendait ton CR avec impatience. Au plaisir de se retrouver pour d'autres aventures :-)

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  4. Bonjour,
    Un grand bravos pour votre périple.
    J'ai fait le 55 km qui était très bien aussi et très fatigantes. Pouvez vous me dire quel genre de préparation avez vous fait ? car je me pose la question pour faire le 75 km....
    Sportivement

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    1. Deux conditions sont essentielles pour ce genre de plan :
      1 Ne pas lire toutes les conneries qui peuvent être écrites sur telle ou telle épreuve.
      2 Hydrater copieusement à la bière ou tout autre produit alcoolisé.

      Si ça marche pas, faut juste faire des bornes. C'est la seule base valable déjà de l'entrainement. Et pratiquer des randos, des raids ensuite.
      C'est déjà comme ça qu'on progresse, qu'on se maintien en forme, et qu'on acquiert de l'expérience.

      La préparation c'est global et c'est en fonction de ce qu'on recherche, de ce qu'on à envie de faire, de la manière dont on veut rouler, de l'envie, etc.

      Bonne continuation. Le 75 étant certainement la distance idéale à la GM.

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  5. Bravo Yves pour ton CR, j’espère juste que les 100 bornes de Bouconne seront plus facile !!!

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    1. Bruno pour trouver 4000 m de D+ à Bouconne, il faut faire 4 tours :-).
      C'est faisable, mais ça me tente pas !!

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  6. Salut Yves encore un super cr qui rentranscrit à merveille l épreuve , et quelle épreuve !!! à bientôt Adrien

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    1. T'es mur pour le 100 Adrien. Je laisse ça aux jeunes :-)

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  7. Bonjour Yves pas de GM pour 2020.
    Je fais le 360 à DOMFRONT et en ensuite la Meige sur 2 jours.Après avoir lu ton CR j'ai décidé de faire la GM en 2021 le 100km
    Quelle préparation faut il ?
    Merci pour ce super CR.
    Stéphane

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    1. Salut
      Pas simple de répondre sur la prépa en général. C'est fonction des individus, et de la pratique qu'on a du vtt et d'un certain type d'épreuve.
      La Meije et la 360 sont de bonnes références, et des épreuves longues et rudes. Tu vas donc pouvoir faire la GM, même si ce n'est pas le même type de raid et d'efforts, que les deux autres.
      IL faut avoir des bornes au compteur en vtt, c'est déjà une bonne base. De même il faut avoir une bonne capacité à rouler longtemps, et donc un mental solide pour résister à l'effort physique.
      Enfin, je dirais qu'un développement adapté pour grimper partout est essentiel.

      La Granit c'est costaud, très costaud, et c'est à faire.

      Bon ride !

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