12 avril 2015

Roc Trespouzien

Dégustation d'un grand cru classé.
Quoi, comment, késako, ça cause pas vtt aujourd'hui ??!!
Patiente ça va venir, mais y de quoi faire un petit parallèle.
Si vous aimez le bon vin, puissant, avec des forts tannins, le vin de Cahors est tout indiqué.

► Strava - Roc Trespouzien


Bon maintenant, si vous aimez le vtt, le pur vtt ludique, tout aussi puissant, et qui va vous faire tourner la tête dès le premier km et quasiment jusqu'au dernier en vous soûlant de sentiers comme rarement je pense, eh bien c'est à Trespoux qu'il faut aller d'urgence.
On est pas loin du concept monotrace unique sur soixante bornes sans limites.
Faites gaffe si vous connaissez pas, vous aller devenir accro. Et ça reste incurable ensuite.

Il semble même que comme le bon vin, le Roc Trespouzien se bonifie chaque année.
C'est assez hallucinant !
C'est d'ailleurs tellement difficile à décrire cette aventure que ça pourrait se passer de commentaires. Il faut juste prendre un vtt et se laisser enivrer par ce festival quasi ininterrompu de monotraces.

Bon et puis pour compléter tout ça, aujourd'hui sur Trespoux, le temps est estival et le terrain ultra sec. Tous les ingrédients sont réunis, y a plus qu'à.

De bon matin, on se pose au grand parking habituel. Le thermomètre est pas très haut encore avec trois quatre degrés.
Et on va pas être seul !
500 participants bon poids qui ont fait le déplacement.

Au club, y a pas foule. C'est curieux, d'habitude ça s’excite beaucoup plus pour ce raid.
On est 6 avec Martine, Christophe, JeanMi, Jean Luc, Jacques et moi.



Pleins de potes d'un peu partout, bonjour tout le monde. Sur la table du petit dèj, y a de la coque. Excellent !
Inscription autour du café, ça bouge pas mal déjà.

Départ libre vers 8h00. On tarde pas.
Option grand parcours de 63 km, 1700 de positif, c'est un bon programme pour se régaler et aussi pour se mettre le bon compte par là-bas.
Et puis bien sur tout le long du périple, les paysages lotois valent le détour comme à chaque fois.

Allez go !
La trace s'enfuit rapidement vers l'extérieur du village.
Le premier monotrace est spécial, long de cents mètres à peine, c'est tracé au bulldozer 😀! Trois mètres de large, des empreintes de chenilles, un chantier d'autoroute presque.
Bon ça c'est fait.
Pour la suite immédiate, c'est le mode sentier perpétuel.


Où qu'on aille, quoi qu'on fasse, y a pas moyen de s'en dépêtrer de ces singles. Vous en choppez un, pure régalade bien sur et quand vous avez finit ce superbe ruban tout en virevolte, hop vous sautez les deux roues dans le suivant qui est meilleur encore et ainsi de suite. Pas le temps presque de tout apprécier 😊.

Sur le début, comme ils sont en carence grave de monotraces, ben ils en tricotent quelques unes de plus chaque année, et du coup on mange des nouveautés un peu partout. C'est truffé de mousse et d'herbe tout juste écrasés. Les arbres se mettent un peu en travers et toi tu joues du cintre sur ces superbes partitions.
Ça doit manier de la machette et du gros sécateur pendant l'hiver, dans la région.

La première partie est concentrée autour de Trespoux. On descend dans les combes et on regrimpe sur les petits plateaux en déroulant de la sente sauvage.
Au bout de dix bornes à peine, on a l'impression d'être revenu tout proche du point de départ. La Tour qui surmonte largement tout le décor sert de point de mire idéal pour situer le village.


Il y a du fait du roulage en trace unique, beaucoup de monde dans les sentiers et on se balade en convoi plus ou moins. Les premières descentes qui sont parmi les meilleures du jour se font sur les freins à peu près pour tous.
C'est excellent à slalomer entre les arbres.
Terrain très sec et idéal sous les roues, souvent bien fuyant pour laisser l'arrière se balader tout en glisse.

Au détour d'un sentier enfoui, on retrouve notre Parisienne préférée (Mary) qui est redescendue dans le Lot pour l'occasion. Jean Marc est un peu plus loin. Sympa de se retrouver là.

On trace, on tortille, on déambule et on croque de l'extra un peu partout. Et on enfile les nouveautés aussi. Des traces invisibles si t'es pas dessus, parallèles à d'autres existantes, qui shuntent un chemin ou une piste.
Seul le single compte là-bas, les chemins, les pistes et les routes, ça n'est pas concevable.

Un coup vers le bas, un coup vers le haut, et ça repart idem en enfilant des rubans de terre, de mousse, un paquet de dévers, ou des multiples passages tendus entre deux arbres qui semblent juste là pour bloquer chaque côté du cintre.
Sensass partout.

Village du Bournaguet, très bonne descente à venir.
En bas, une fois n'est pas coutume, c'est un chemin pour reprendre de la hauteur vers le Colombier.
On a eu droit à un démarrage de VAE à l'entame de la bosse ! Le type avait du jus visiblement.


Arrivé en haut, c'est le ravito un. 
Km 18, c'est nickel.
Y a de belles bananes sur la table, mais pas aussi belles et larges que celles qu'on voit sur les trombines de chacun.

Une partie de sucré salé appréciable après une heure trente environ de moulinage fabuleux.

La suite du parcours nous surprend pas, on repart dans de l'identique en terme de plaisir.
Long monotrace, petite descente, et faut rebosser dans les sentiers pour la petite grimpette.
La consommation de calories est de mise sur le Roc.
Y a pas trop de place pour la récup et faut se gérer tout le temps, sous peine de se cramer avant l'heure.


Et le délicieux continue encore sur les longues traverses ultra fun vers Les Devèses, les petits raidars assassins au dessus de Landorre pour aller chercher la bonne et rapide descente après Cambayrac.

On voit du FatBike par là. Il y en a quelques uns qui roulent aujourd'hui.

De notre côté on roule en trio depuis le début avec Christophe et JeanMi. Martine est juste derrière, et refait la jonction dès qu'on se met à table sur les ravitos.

Jean Luc et Jacques roulent visiblement avec Freddy82.











Fin de la descente, on engage vers les Gorges de Landorre. Juste la partie plate au bord du ruisseau, avant de bifurquer vers la "petite" remontée sauvage vers Les Roques.
Excellent ce passage enterré dans le décor. Aride en bas, avec un petit poussage de cinquante mètres, et verdoyant sur la partie haute, sans oublier le petit puits abandonné au milieu de la bosse.

En haut, ça sent la charcutaille. Ravito deux à peine plus loin. Km 33.


Sebastao, Yeti47, Bruno, Christian (en single speed pour changer), Cyril CCY9, Paddy, et d'autres encore, sur les ravitos ou en roulant, on retrouve des contacts familiers.
Une pause bien garnie et nécessaire. Pour l'ambiance, demandez aux autres, ils vous diront aussi qu'elle ne peut être que très bonne pour tous.

Remise en selle.
Un peu de calme sur le chemin qui nous conduit vers la longue descente des Malaises.
Soyez tranquille, elle va pas vous indisposer, où vous filer la nausée. Et d'ailleurs, c'est une des seules du raid il me semble, à être bien caillassée.
La plupart des autres sont moelleuses, douces ou pas trop bruyantes, mais celle là elle remue pas mal la machine, autant qu'elle branlotte le bourrin. Très bonne comme toujours.

On roule sans se poser de question avec le balisage PTR. Panneaux Rubalise Tag. On voit tout ça de loin et c'est positionné comme il faut de sorte qu'il y en ai pas beaucoup, mais c'est très efficace.

Dans la vallée, on est redescendu proche de Saint-Vincent. Faut remettre le cap en haut vers Ventejouls.
Le chemin se change vite en monotrace un peu élargi par les forestiers 😓.
J'ai des fourmis dans les jambes, pour les faire fuir y a qu'un moyen, c'est de se mettre dans la rouge. 
Bon... y a surtout un segment Strava qui me titille chaque fois que je viens par là. Donc je monte au plus vite. Très bonne bosse un peu chaotique sur le haut. Deux km environ, et une température qui commence à chauffer.


Un peu plus loin après les bordures de vignes, c'est la traversée du petit hameau, avant une petite bouclette en sentier pour revenir vers Labouysse. Sur le côté du village, en bordure du GR, un superbe château dominant la plaine.

On poursuit deux minutes, le temps de grimper un peu le GR et puis prenez à gauche sur un monotrace de renard encore.
Là attention c'est du très long et ça va être de plus en plus rude.
Je l'estimais à cinq ou six km lors du roulage. Tout faux ! Elle fait quasiment neuf bornes de torsades sur un sentier quasi unique.
Le rendu est pas optimal et ça épuise copieusement.
Je plains ceux qui se seront un peu meulé le museau en étant trop optimiste sur les quarante premières bornes, car là dedans si t'es cuit, tu vas pas parler d'un grand cru à l'arrivée, mais d'un très bon calvaire 😀.
Bon c'est clairement extra ce tortillage à rallonge, la trace là encore est tout juste faite.

Une trace de renard. Ça sent le sauvage

Il faut sans cesse alimenter la chaudière vorace en énergie. Il n'y a pas de partie pour récupérer, pas de descente, juste des petites pertes de dénivelés de quelques dizaines de mètres, et derrière, ça continue de plus belle dans des enfilades rudes à la pédale.
Donc la récup faut faire une croix dessus et appuyer velu sur les bielles tout le long, et pour être long c'est super long.

Les herbes, la mousse, la technicité de la trace, les petits murets à franchir, les coups de reins à mettre etc, waouh c'est du très costaud.
T'as l'impression réellement que ça va jamais finir. On roule en trio mais complètement seul. Personne devant ou derrière qui revient..
Une petite descente et une vraie bosselette auraient été bienvenus au milieu de cette merveille.
On reste en permanence sur la plaine pour de supers enchaînements tous en virolos entre la végétation.

Il faut environ une petite heure pas tout à fait pour en venir à bout dans un rythme de balade champêtre un peu sport.
Lorsque la trace sera bien lisse après quelques milliers de passages, le rendu sera excellent et elle passera beaucoup mieux. Et moins de temps passé dessus augmentera encore beaucoup le plaisir de cette merveilleuse ouverture.
Mais c'est un pur bijou de trace y a pas à dire.

Le traceur c'est Pascal. Bravo !
Ce parcours c'est un millésime depuis le début, et ce single à rallonge, c'est la taille magnum.
Avant d'en sortir, on fait une petite pause pour avaler une friandise, car on consomme ici plus qu'ailleurs.
Sur la fin, on retrouve une sente un peu plus roulante et ça va de suite beaucoup mieux pour terminer ce plat de résistance.

Km 51, c'est pas l'heure du pastis, mais du dernier ravito.


Emplacement splendide encore, blotti dans une petite clairière au dessus de Douelle.
Ça fait du bien de s'arrêter. Le soleil est vaillant aujourd'hui et c'est super agréable de retrouver de la fraîcheur et de l'ombre autour de la table.
Un bon moment de plus, très accueillant et idéal pour faire passer la faim. C'est le genre d'endroit où on passerait bien une heure ou deux pour discuter, rigoler, faire une petite sieste, engloutir quelques provisions et une petite bière.


La suite c'est par là.
On repêche Martine à la reprise. Elle zappe le ravito vu qu'une seule pâte de fruit lui suffit pour faire 60 bornes.
Les longs singles (pléonasme à Trespoux) dans les travers de Mader sont toujours extra. Un peu rocailleux et tout en ondulations.
Plus loin, faut gravir le talus pentu du haut de la descente des Pylones.
Avant le ravito, je me faisais un régal de penser qu'on aller la descendre. Ben non pas cette fois.
On poursuit un bon bout le top monotrace réouvert il y a quelques années. Elle reste toujours en surplomb de la petite vallée, avant de plonger sur la descente ludique de Fontanusse.
Sur ces parties, c'est sympa aussi de retrouver un peu de monde qui arrive des circuits plus courts.

En bas de cette petite réjouissance simplement délicieuse, normalement y a un chemin tout petit, un large sentier si vous voulez et qui existe depuis des millénaires.
Non plus maintenant !
Enfin si le chemin existe encore, mais on n'en a plus besoin.
C'est assez phénoménal et ce doit être l'effet printemps.
En effet donc, avec les pollens, les arbres en fleurs, le butinage etc, tout ça emmène des allergies c'est bien connu, eh bien là-bas c'est pareil, il y a une forte allergie aux pistes, chemins, routes et à tous ce qui n'est plus large que le cintre d'un vtt.


Donc c'est reparti dans les sentiers herbivores et joueurs, ouverts la veille ou même dans la nuit peut-être 😀. Sur quelques centaines de mètres on revient sur la route de la plus belle des manières encore.

On défile un bout de goudron pour rejoindre les bords du ruisseau de Flottes.
Sentier encore et toujours pour s'amuser encore un peu plus.
Quand on quitte le monotrace, il nous reste quatre km pour terminer.

Pour alléger le final certainement, on reste maintenant sur un chemin facile qui va nous faire remonter sur le plateau et prendre la route enfin pour achever les deux derniers km.


Sur le coup, ça m'a un peu étonné d'ailleurs après quasiment soixante bornes de monotraces, de terminer comme ça et jusqu'au bout je m'attendais à repiquer dans une des merveilles de sentiers cachés sous les feuillages.
Pas grave, ce sera très appréciable certainement de terminer plus calmement cette furia de singles qu'on étale depuis plusieurs heures maintenant.

On rejoint la Tour relais vers 13h13.
Parcours somptueux.
Les données annoncées sont pile poil exactes. 63 km - 1750 de D+. Pour réaliser cette merveille on a mis 5h15 environ dont une petite demi heure d'arrêts.

Sous la salle des fêtes du village, il fait bon se restaurer. En plus de déguster une bière.
Y a du vin aussi, mais là tout de suite en tombant de la selle, la bière c'est un quasi impératif.
Pour passer à table, là aussi tout y est bon.
Soupe au fromage, pâté au top, fromage, le pain une merveille, du vin, du café, de la bonne humeur et  tout le monde à la fête. Parfait tout ça !
Il a juste manqué une ou deux bananes pour Martine 😀 mais elle garde le sourire, c'est l'essentiel.


Bon Trespoux nous a gâté encore cette fois, et peut-être plus encore que d'habitude.
Splendide parcours où selon les années, on approche un peu plus du concept de roulage en monotraces uniquement. Le pourcentage de singles doit être impressionnant sur l'ensemble du tracé.

Cette année, le terrain choisi par le traceur avec un max de sentiers a été très peu cassant. Du coup moins de descentes et bosses rocailleuses et techniques.
On est toujours resté dans du souple et de l'onctueux dans l'ensemble, mais si à Trespoux on s'amuse follement et ce sur tous les parcours chaque année, attention car le physique est de rigueur pour faire un parcours de soixante bornes et pouvoir l'apprécier correctement.
Le dénivelé est pas des plus importants, mais il est rude à passer encore. Soixante ou soixante cinq km, sont amplement suffisants.
Le plaisir quant à lui est total.


Alors donc, je me suis encore fait une boucle merveilleusement bonne avec les copains et dans une ambiance parfaite.
Vous avez du recevoir un paquet de remerciements et félicitations pour ce parcours splendide. C'est mérité.
Merci pour cette organisation.
Bravo à Cahors Cyclisme, et chapeau à Pascal, c'est un tour de force supplémentaire, jusqu'au prochain certainement.

Par contre j'attendrais pas un an avant de revenir y mettre quelques coups de pédales supplémentaires.
Et j'en connais pleins qui vont faire pareil.

Bon voilà, j'ai finit d'écrire mais j'ai pas encore finit de me régaler.



La courbe du jour. Joli profil !





Que du bon !































Martine













Jean Luc - JeanMi



Une belle journée qui s'annonce



Jean Marc - JeanMi



Une grande Tour... pour un grand parcours



Sur le départ !!



Jérôme (Yeti47)



Ravito 1



Tracteur pour s'amuser


6 commentaires:

  1. Salut Yves
    Encore merci de ta présence et de tes mots qui parlent à tous les passionnés de VTT.
    Après ce 8ème ROC nous pouvons dire que le style Trespouzien est bien accroché à la sente.
    Félicitations pour ton esprit sport.
    Franck

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    1. Les compliments c'est surtout vous qui les méritez, et il faut les mettre en valeur pour ça justement :-)
      Et comme tu dis, c'est très certainement tout le monde qui pourrait en dire autant.
      Et puis comme je te l'ai dis au ravito Franck, on devrait se voir au Beaujolais (avec un peu de Cahors :-))

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  2. Finalement tu écris aussi vite que tu pédale !!!!
    Super CR
    en souhaitant etres parmis vous sur le remake .
    Pascal.

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    1. Yes Pascal. Le remake j'espère bien que tu seras là. Je sais pas quand, mais ça me démange depuis dimanche :-) d'y revenir.

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  3. Salut Yves toujours aussi succulents tes comptes rendus ! Je ne t'ai pas vu à Trespoux mais je sais que tu commence très tôt et que vas très vite donc c'est normal ! Petite vidéo de 25 minutes quand même pour compléter ton CR ! là : http://coursvtt.blogspot.fr/
    Patrick

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    1. Salut Patrick
      Très bonne ta vidéo remplie des singles lotois. Je l'ai mise sur le CR, ça fait encore plus complet :-)
      Au plaisir un de ces jours

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