27 mai 2012

TransVésubienne

Je voulais écrire d'entrée un titre du genre "Des sentes en enfer".
Ou encore en anglais, pour cette grande promenade "Nice to see you", et même pourquoi pas "Apocalyspe now".


Finalement, je vais faire sans titre et attaquer d'emblée dans la reine du vtt.
 "Ave Georges, ceux qui vont souffrir te saluent ! "
Et bon anniversaire aussi puisque ça fait vingt ans.
Même si la première de cette course maintenant légendaire, date de 1988.


20 ans c'est jeune mon vieux, et c'est une belle jeunesse qu'on espère voir durer encore très longtemps.
A quelques dizaines de mois près, il y a vingt ans j'enfourchais mon premier vtt.
J'étais alors loin, très loin d'imaginer où est ce que je l'emmènerai ce dimanche 27 mai 2012.
J'ai changé de vélo entre temps au fait 😀. Ouais quand même.
A l'époque, pas de fourche, pas de tubeless, pas de préparation, pas de pédales auto etc
Je salue les premiers et nombreux guerriers qui l'ont tenté (réussi ou pas, peu importe)
Aujourd'hui bien que extrêmement dure, ce devait être bien pire lors des premières éditions.

La TransVésubienne déjà c'est un nom qui va bien.
Et partir d'en haut dans les montagnes à 1500 m d'altitude pour traverser une superbe région et aller se jeter dans la mer, ça colle bien et c'est un profil qui convient parfaitement au vtt.
Après tout, pour ce sport nature, rien de meilleur que de descendre au fond.
Bon c'est pas aussi simple que ça cette épreuve.

Heureusement d'ailleurs sinon ça ferait pas dix lignes sur un papier.
La descente sur la mer est longue, très très longue sur ce périple hors normes.
La rudesse de cette course est loin de ce qu'on peut imaginer, si on ne l'a pas fait une fois au moins.
Et sans commune mesure à ce que j'ai pu faire jusqu'alors et de très loin.



Depuis quelques années, j'en entendais parler sans jamais me décider à en faire l'expérience.
Car avant de la faire, il est peut-être plus prudent de se dire je vais la tenter plutôt.
Pas que ce soit infaisable, mais il faut s'attendre au pire, ce que je m'étais dit sans cesse en la préparant.
Et même si je m'interdisais de parler d'échec pour la première, j'avais bien intégré le fait que j'aurais pu la foirer.
Trop de paramètres entrent en compte pour vaincre ce sommet du vtt.
Ce qui m'aurait contraint d'y revenir autant de fois que nécessaire pour en venir à bout.

Comme chaque épreuve un peu extraordinaire, on n'y va pas sans savoir un minimum ce qui vous attend.
Aussi avant de m'y frotter, j'ai parcouru des giga octets de km sur la TransV.
Largement de quoi me faire une idée de ce qui se trame derrière cette traversée de massifs tellement beaux, mais aussi rudement hostiles sur cette journée.
J'ai pu aussi entendre de multiples avis de la part de collègues bons rouleurs qui n'ont pas toujours pu la finir, ce qui engage encore à la prudence face à l'évènement.

En 2012, peu avant la fin du monde donc, qui parait-il aura lieu en décembre, je voulais pas rater le rendez-vous en terre niçoise.
Fin novembre 2011, on commence à en parler et le projet se met en place au niveau du club.
On est 5 partants, dont JeanMi, le Coach qui l'a déjà tenté l'année d'avant.
Thierry, Jean Yves, Julien et moi, on en est à la première.

Les inscriptions en janvier, premier passage obligé pour être de l'aventure.
Limité à 1000 personnes environ.
S'ensuit ensuite une préparation adaptée et toute dédiée jusqu'au mois de mai, mais sans trop se mettre de pression (sauf après chaque la journée d'entrainement 😀).
Des sorties vtt montagne, avec du bon gros dénivelé.
Pour ça on manque pas de choix dans le sud-ouest. Que ce soit dans les Corbières, le Minervois ou la Montagne Noire.
Quelques épreuves ciblées telles que la Garoutade, la TransBiking et les innombrables et splendides parcours du Lot.

Au mois de mai on est fin prêt normalement. On réduit un peu la charge les dernières semaines, on peaufine la prépa à la Tauch (excellente) et sur une ou deux sorties route, plus quelques séances courtes et intensives les derniers jours.

Vendredi 25 mai, cap au sud-est pour rejoindre Nice et la Colmiane. On gite à Saint-Dalmas un peu plus bas.
Passé la cité azuréenne, on s'engouffre dans le Mercantour pour découvrir très vite la géographie locale qui serpente vers la Vallée de la Vésubie.
Sacré programme qui nous attend dans deux jours quand on voit les reliefs environnants.
Arrivé en milieu d'après-midi, le temps est orageux sur Nice et le ciel couvert à destination.
Après une installation rapide, on s'aventure en marchant vers la station de ski de la Colmiane.
Une petite balade avec déjà un peu de dénivelé positif, histoire de se détendre.
La descente retour se fait sous le déluge. Ça commence bien et ça s'arrose d'ailleurs par une petite binouze.
Pendant le repas du soir, ça continue bon train de flotter.
Tout va bien les gars !
Nuit tranquille, plus ou moins de sommeil selon les individus.


Samedi, pas de pluie le matin, mais pas de super temps non plus.
Lever vers 8h00, petit déjeuner et on grimpe au départ pour retirer les plaques, marquer les vtt et s'imprégner de l'ambiance.
L'occasion d'y retrouver les copains et de faire quelques connaissances.
C'est ce jour-là qu'à lieu le prologue. Il est proposé bien que non obligatoire, et sert juste à rajouter du temps au classement de l'arrivée à Nice.
Pour marquer le coup cette année de la vingtième, le prologue est remis au gout du jour pour rappeler la première édition de 1988.
Ok sur le fond, mais sur la forme, j'en vois pas trop l'intérêt avant, pendant et après encore.
Mais bon on fait avec.

Lâchage des concurrents toutes les 5 minutes par vague de 50, et par ordre décroissant des dossards.
Sur une piste à profil descendant où il faut quand même pédaler souvent.
Je voulais le faire tranquille pour pas laisser du jus qui me manquerait peut-être le lendemain, mais pas possible.
Une fois que t'es dedans, tout le monde se met plus ou moins dans le rouge.
Je suis bien parti, plutôt devant et je dirais que je m'en sors moyennement en 40 minutes.
Une reco le matin, m'aurait peut-être permis de gagner deux trois minutes.
Bof ça change pas grand-chose certainement sur 10 heures d'effort.
Devant par contre, ça doit appuyer fort pour descendre sous les 30 minutes.
Le parcours est sympa du reste. Descente hyper grasse et glissante dans les pinèdes pour la première partie.
Je me suis mis au tas en doublant un gars qui me laisse passer.
Le guidon frotte et pan l'épaule plus le casque dans la gadoue bien épaisse. Ca amorti bien, c'est déjà ça.
Je me relève plein pot, y a pas de bobo. La potence est décalée de quelques degrés, mais je peux continuer sans trop de gène et finir cette première partie.
Une portion roulante en faux plat montant sur une piste pour continuer avant de basculer
dans la dernière partie en descente technique. Super passage bien rapide qui tabasse fort.
sur un sentier avec des virages épingles serrés.
On rejoint vite Saint Martin pour remonter dans le village avec un rallye dans les ruelles.
Le cardio est très souvent à la limite sur ce prologue.
Le seul intérêt finalement, c'est que ça dérouille l'organisme et c'est peut-être bénéfique pour le lendemain au final.
Sinon j'ai apprécié quand même cette petite partie de manivelles qui déjà met dans l'ambiance course.

Quoi qu'il en soit, il faut rouler la veille.
Mais, j'aurais préféré une vraie bosse pas très longue et une bonne descente plus pentue.
À l'arrivée, beaucoup d'animation et de monde dans le village, avant le briefing qui concerne le lendemain.
Seul JeanMi fait l'impasse sur le prologue, pour les quatre autres, on est groupé à quelques minutes d'intervalle.
Julien, le fait en mode warrior puisqu'il crève à deux bornes à peine de l'arrivée, et termine au sprint la fin de la descente et la traversée du bled.


On regagne le gite pour se mettre à couvert car en soirée, on prend les mêmes que la veille sur le coin de la figure.
Une grosse flotte plus épaisse, abondante et durable encore que le vendredi.
Tout va bien les gars !
Et puis super, il pleut que le soir là-bas.
Venez sur la Côte d'Azur qu'ils disaient, il fait toujours beau ??!!

Lavage des vtt quand même et petit graissage ou entretien avec dernières vérifs d'usage.
Diner, préparation des affaires et au pieu.
Pas toujours simple de trouver le sommeil, mais c'est vraisemblablement le cas de tous.
La dernière nuit, c'est pas si important de bien et beaucoup dormir il parait.
Pour peu bien sûr qu'on n'est pas de déficit de sommeil la dernière semaine.

4h30, ça commence à s'agiter dans le dortoir.
Il faut être sur la ligne demi-heure avant son départ pour la mise en grille, soit pour Julien à 6h00.
J Yves, JeanMi et moi 6h15 et Thierry 6h30.

Les départs en 3 vagues de 330 concurrents chacune environ, 30 par ligne, et à un quart d'heure d'intervalle chaque vague.
6h30 pour les Performers qui jouent bien placés normalement à l'arrivée.
En gros faut être Elite ou l'avoir déjà fait quelques fois ou avoir été dans les 100 premiers au moins une fois dans les 3 dernières éditions.
6h45 les Challengers qui espèrent aussi un bon classement. Faut l'avoir fait deux fois au moins ou une fois dans les 200 premiers.
7h00 pour les Exploreurs qui découvrent l'épreuve. ou ceux qui s'y sont pris un poil tard pour s'inscrire peut-être.

Pour ma part, partant en vague 3 normalement, j'ai pu être sur classé en vague 2 sur le premier tiers en quatrième ligne, suite à la demande qu'on formule lors de l'inscription.
C'est accepté ou pas par l'organisation ensuite.
Avec le recul, il me semble que pour une première tentative, partir dans cette vague et devant est une bonne chose.
Mieux que la vague 3 c'est indéniable, car tout derrière, il faudra s'employer à doubler sur le premier tiers de la course au moins.
Et peut-être mieux que dans le fond de la première car là il y a des gars qui sont déjà plus aguerris à ce genre d'épreuve et ça met un peu plus de pression dès le début.

Le décor du départ est parfait. Une piste de ski pas trop pentue (piste bleue certainement),
un espace bien large où on s'aligne.
Dans la demi-heure d'attente vous profitez du départ du premier groupe.
Et puis les discussions vont bon train avec les copains de grille.
Les Maillons ont un peu dérivé et sont dispersés.
Julien est dans le groupe Performers (déjà parti), JeanMi est un peu en retrait quelques places derrière moi,
J Yves est facilement repérable en fond de grille. Grand déjà et puis sur le casque, l'appendice vidéo qui dépasse largement au-dessus de la mêlée.
Et courez illico voir son montage spécial TransVé qu'il a concocté avec grand talent comme d'hab.
Les premières images en disent plus qu'un long discours.
Thierry quant à lui, n'a pas eu sa place Challenger et sera Exploreur.
Dommage. De tous c'est lui le plus performant physiquement, quand il s’entraîne et ce parcours accidenté au possible, lui convient encore mieux.


Quand je me suis décidé à tenter cette première TransVé, j'avais pas d'objectif temps ou classement mais je voulais mettre le max de chances de mon côté pour la finir.
On ferait le bilan à la fin en fonction de la réussite.
Mais la priorité était de terminer et je mettais fixé sur un objectif de 10h00 en temps total (roulage et divers arrêts).
Côté classement, j'espérais être sous les 300 et dans le meilleur des cas flirter avec les 200.
Objectif qui me semblait raisonnable et que j'estimais pouvoir tenir.
JeanMi pensait que je mettrais un peu moins en temps.
Il est bon ce Coach. Et il pédale en plus de savoir de quoi il parle.

La veille à la fin du prologue, étant donné que j'ai eu l'impression d'être à fond partout, je me suis dit que le lendemain, je prendrais bien moins de risque dans les descentes
car ça fatigue vachement et mieux vaut garder du jus pour les bosses et le roulant en essayant de récupérer un peu (autant que possible dans le D-)
Pour moi la TV allait se gagner dans les montées.
Quand je dis gagner bien entendu, il faut lire terminer, car à part pour les vingt premiers qui jouent la gagne, pour le commun des vététistes, terminer c'est déjà une grande victoire.

Le temps du jour est bien grisonnant. Il fait pas froid, mais ça parait menaçant avec ces plafonds noirs.
J'ai choisis l'option de partir léger, un seul maillot court, cuissard court et manchettes,
gants longs aussi contrairement à mes habitudes.
Plus le gilet coupe-vent dans le sac. Le temps s'améliore dès qu'on aura passé le premier tiers de course.
Bonne pioche déjà, ce sera impec.
Les manchettes seront retroussées dans la première bosse et enlevées peu avant le ravito un.
Les gants longs tiendront jusqu’à Levens il me semble, où j'enfilerai les courts.

À 5 minutes du coup de feu, un panneau traverse devant la ligne.
On ne voit pas bien la pom pom girl dessous 😀 Pas grave, merci monsieur.
Jusqu'ici tout va bien. Et puis une minute. Le cardio augmente dis donc, j'ai même pas bougé. Dingue ça !
Allez feu, bienvenu à la TransV.

Le temps d'appuyer sur le bouton du gps, c'est parti pour une journée marquante dans la vie de chaque vététiste.
Deux ou trois cents mètres plus bas, ça se resserre avec la mise en place d'un entonnoir
et ensuite la piste est libre, les bouchons ont sauté.
Vous êtes seul face à vous-même.
Ça démarre au taquet tout schuss bien entendu, mais je me fais pas trop avoir à vouloir gagner des places à tout prix et je tiens juste la mienne jusque au resserrement. On a le temps de doubler.

Dès la fin de la mini avalanche de bikers, on enquille la première bosse par une autre piste pour rejoindre le haut de la station.
La veille on était le cul sur le télésiège, aujourd'hui, changement de siège et d'allure.
Je monte dans mon rythme sans me mettre dans le rouge. 85 – 90 % de la FCM,
les sensations sont bonnes, je commence à remonter tranquillou vers le devant.
La pente est parfois rude avec quelques raidars où je choisis deux ou trois fois l'option poussage sur quelques dizaines de mètres plutôt que vouloir forcer sur les manivelles à tout prix.
Ça va aussi vite du reste.

3 bornes de montée, ça calme tout le monde.
Je l'ai bien passé et il me semble sortir dans les 15 ou 20 de la vague là-haut.
On se retrouve vite sur le monotrace du prologue bien grassouillet.
Les pluies des deux jours ont rien arrangé, mais je m'en sors pas mal, mieux que la veille en tous cas. Mais ça glisse fort.
On ressort sur la piste et direction le petit col de la Madeleine, et toujours sur un sentier on progresse longuement en prenant de l'altitude pour monter à 2000 mètres.
Des petites marches à franchir à pied, de courtes sections de portage déjà, des morceaux de descentes brèves, la progression est pas simple et faut y mettre de l'énergie.
Mode course oblige, même s'il faut gérer, faut rester dans un bon rythme.
Pas de soucis pour doubler, tout le monde vous laisse passer aisément et vous en faites de même au besoin.
Sur la fin de ce sentier à profil ascendant, on perd un peu de dénivelé pour arriver sur le Col d'Andrion.


Ravito numéro un - à 17 ou 18 bornes.
Je fais une courte pause pour me cocaïner l'estomac.
Y a pas trop de monde. Pas la peine de remettre de l'eau, il fait pas de grosses chaleurs encore et je tiens normalement jusqu'au suivant.
J'avais déjà avalé une barre ou deux sur cette première partie de moulinage.

Ça repart dans la descente du col.
Dans les forêts de pins, une trace plutôt enduro qui secoue l'ensemble pilote machine.
Très technique au début, glissante sur cette terre trempe et truffée de caillasses.
On peut couper quelques épingles, mais dans l'ensemble, c'est pas de tout repos déjà.
Je suis pas vraiment à l'aise et je me surprends à descendre du vtt pour assurer certains passages que je sais pouvoir passer.
Je suis déjà en mode gestion du D- pour pas me mettre en vrac.
Quelques concurrents passent, ils sont bien plus à l'aise et de toute façon je pourrais pas les suivre.
J'ai parfois même l'impression que je sais plus descendre.
Bon ok ça glisse, y a la peur de mal faire, la route est longue, ça klaxonne derrière, mais c'est curieux ce sentiment d'être un peu scotché ou de pas se libérer complètement.
J'ai pas souvenir que ça me soit déjà arrivé.

Plus bas, je retrouve des marques et le rythme redevient ok.
C'est moins accidenté et on retrouve aussi des portions de pédalage qui me mettent plus à l'aise.

Pas de problèmes pour suivre le balisage avec des grandes flèches bien visibles et bien disposées.
Des sens interdits rappellent aussi que si vous les voyez c'est pas la bonne option, sauf à vouloir encore prolonger le "plaisir" 😀.

Jusqu'au petit Brec, le sentier est roulant entrecoupé de quelques marches ou autres passages piétons, mais rien de difficile.
On enquille ensuite le Brec d'Utelle. Là c'est portage obligé, et pour quelqu'un qui n'aime pas ça, j'ai une patate de dingue.
Je le sens pas passer ce portage, l'impression que ça dure 3 minutes maxi.
Décor planté entre les gros blocs rocheux, on s'engouffre dans un goulet dont on ne sait pas comment ça va sortir.
L'attention est de rigueur car même en montant, le vide n'est pas si loin sur les côtés.
Quand on débouche sur l'autre versant, c'est somptueux.
Vision panoramique splendide, océan de nuage qui baigne la vallée, on y passerait du temps si on en avait en trop.

Faut engager la descente du Brec.
Aargh ! J'ai pas aimé celle-là. La pire de toutes.
Je me demandais parfois ce que je foutais là.
J'ai bien tenté au début de passer sur le vtt, mais d'entrée je me suis mis une boite.
Un couchage en règle sur la roche, le cul qui prend l'impact, le mollet qui frotte bien, que du bonheur…
Bon ça c'est fait ! Mais ça calme direct et on peut revenir à des choses plus raisonnables.
Deux pieds feront bien mieux que deux roues.
J'ai aussi compris sur cette épreuve l'intérêt d'une tige de selle télescopique.
Il semble à voir les multiples vtt que tout le monde en a une, ce qui n'est pas loin d'être le cas je pense.
Bon ça fait pas tout non plus, mais je reconnais que là-bas, ça doit aider un peu.

Chute sans conséquence, que ce soit pour moi ou le vtt, mais pas moyen de rester sur le vtt ensuite.
Trop engagé, trop dur, trop dangereux et même sans la pression d'une course, c'est de la dinguerie un peu folle. Faudrait s'y habituer probablement.
Quasi tout à pied il m'a semblé sur les deux ou trois cents premiers mètres, décidément j'y suis pas et je préfère assurer.
Faut vivre le truc pour s'en rendre compte. Pour le plaisir, on verra une autre fois.

La suite est meilleure. La descente est très longue, environ 5 bornes.
On se régale sur les splendides passages en balcon à rallonge.
Le vide n'est pas loin, mais il n'y a pas de danger immédiat et à moins de faire une énorme connerie, pas possible de tomber sur ces parties.
J'avais reluqué des vidéos qui laissaient penser que le vide était très proche, mais il n'en est rien.
C'est beaucoup plus impressionnant sur les films que en live.
C'est du moins ce que j'ai constaté.
Par contre, pas trop le temps de zieuter le paysage qui est pourtant admirable, faut rester concentré tout le temps.


En bas de cette longue dévalade, on retrouve du public qui encourage les concurrents.
On entame alors la longue remontée vers la Madonne d'Utelle.
Ça se fait bien sur les sentiers roulants jusqu'à la route pour une petite portion bitume.
Je suis toujours impec sur ces parties, en gérant l'effort et roulant dans un bon rythme sans faiblir.
Je sens pas de fatigue, pas de crampes en attente. Tout est ok.

J'attaque le portage de la Madonne dans le même état qu'au Brec, ça monte tout seul.
Enfin presque… mais je me sens bien.
Je connais ces sensations de bien-être et je fais gaffe de pas me cramer car bien souvent en étant trop optimiste on se fait avoir.
Je coupe même quelques épingles au passage pour tirer droit dans la pente ou doubler un ou deux participants. Ce portage passe encore plutôt vite.

Ravito numéro deux – km 33 environ.
On avait une voiture suiveuse sur ce lieu, au cas où on ait besoin de matos.
Je fais la pause ravito sur celui-là.
Refaire le plein du camel et manger une ou deux bricoles salées.
Une petite vidange aussi pour évacuer la pression.
Pas le temps de bruler un cierge à la Madonne, je repars dare dare.

Cap vers la descente.
Début infernal encore une fois, à pied pour changer.
C'est vraiment des portions énormes à descendre.
Pas possible d'y aller sous peine de se tauler gravement. Casse cou s'abstenir aussi.
Y en a qui passent peut-être, je dis chapeau car comment que je fasse quel que soit le vélo, ça me semble pas faisable et puis question plaisir, je m'interroge.

Passé le chaos des premiers hectomètres, ça va mieux et je me remets en selle.
D'un coup ça va beaucoup mieux, la descente est toujours difficile mais je fais la trace plutôt bien.
Pleins de caillasses et de dalles rocheuses en vrac, plus ou moins de terre et beaucoup de pente.
Je vais pas très vite, mais je trouve maintenant un peu de plaisir à progresser.
Je m'applique par contre comme je l'avais dit, à assurer un max pour éviter la gaufre qui peut tout stopper à tout moment.

La relâche des freins se fait sur le Col d'Embellarte on remonte à peine un poil dans le bois,
je rejoint un concurrent avec un Yeti sur ce passage, l'occasion d'échanger quelques mots.
Il y a quelques pourcentages quand même à grimper, mais ça passe bien, avant de se replonger dans le final à rallonge de la descente vers le Cros d'Utelle.
Une dizaine de bornes encore (12 environ au total depuis la Madonne)

Celle-là c'est du bonheur. Ça me correspond bien.
Toujours sur la selle sauf quelques passages un peu trop durs où je préfère encore gérer au mieux.
Mais que d'émotions positives dans cette longue dérive vers la Vésubie.
Le meilleur reste sans hésiter les toboggans en terre blanche, bien pentus ils permettent de supers enchainements.
La descente nécessite parfois quelques bons coups de pédales car y a des sections un peu montantes, mais quand ça file sous les roues, c'est le top.
Enfin du bon négatif durable. J'ai la pèche là-dedans.
Arrivé en bas, y a du monde encore qui encourage.
On est à mi-course. 42 km.


Depuis le départ, volontairement, je n'ai pas regardé l'heure du jour, ni le temps de roulage.
J'affiche juste la vitesse, le cardio, et la distance sur le gps.
Je n'ai pas de plage horaire à respecter comme ça.
JeanMi nous avait fait une trace repère avec des points de passage calés pour passer en 10h00.
Je l'avais un peu buché par avance, mais je ne l'ai pas intégré à ma progression pour le faire plutôt au feeling avec mes sensations.
Les barrières horaires sont affichées du reste sur chaque point de contrôle.
Mais mon rythme est bon et je n'ai pas d'inquiétude depuis le matin.
Sauf ennui, ça devrait le faire aux alentours des 10h00 prévues.

Passé le Cros d'Utelle, le final de la descente vous emmène vers le Pont du Cros.
Un petit zigzag sur la place et on bifurque sur le pont.
À partir de là le Coach avait dit que les grosses difficultés commencent.
Une fois traversé la Vésubie, le portage de Levens vous attend, jusqu'à la déchetterie bien plus haut pour la première partie.
C'est quasi tout à pince. On est quelques-uns à attaquer ensemble en bas.
Je tente la progression sur la selle, mais ça grimpe sec et côté physique faut pas trop pousser quand même… enfin si faut pousser, porter même.
Je mène l'entame sans problème et bien vite je vois plus personne derrière.
J'ai la pêche bordel et dans tous les portages. Dingue cette histoire !
Merci la prépa spécifique où j'en bavais à mort les premiers temps il y a quelques mois.
Ça paye fort maintenant.

Je double trois ou quatre concurrents dans cette bosse piquante, c'est bon pour le moral.
J'ai pas idée du temps que ça prend pour rallier la déchetterie.
20 minutes peut-être. Ça me semble moins en tous cas.
On peut même à une ou deux reprises se remettre en selle sur de courtes portions roulantes.
Par contre tout au long de la montée, vous prenez dans les tympans toutes les cartouches ultra sonores du ball-trap situé haut dessus.
Tapage diurne qui vous plombe bien les oreilles. Ça canarde épais.

En haut on ressort sur la route au-dessus du village.
Levens c'est le village, mais il y aussi Levens le monsieur TransVé qui est très connu et reconnu pour ses précieux conseils prodigués sur le forum Vélo Vert.
Merci à lui au passage, car il est bon de s'inspirer de sa connaissance parfaite de la TransVé pour s'y préparer au mieux.

La suite du parcours monte encore un peu avec des portions encore poussage ou portage.
J'ai toujours une progression dans le bon tempo, c'est dur depuis le début le matin, mais la préparation et la gestion de la course me permettent de maintenir le rythme sans faiblir.
C'est sur cette partie que je retrouve Julien qui gère son effort.
On peut faire un bout ensemble en discutant.
Je parviens malgré tout à prendre un peu d'avance avant le ravito.

Une piste un peu longue permet de souffler un peu, mais curieusement alors qu'il faut pédaler durablement pour une fois et sans à coups car c'est bien lisse, je suis pas fringuant, les jambes tournent mais je ressens le besoin de récupérer.
Pas d'inquiétude toutefois car je sais que sur ces parties bien roulantes, je suis pas des plus à l'aise.

Depuis le début je mange régulièrement, je m'hydrate aussi comme il faut.
Il fait chaud mais c'est supportable, en tous cas ça me gène pas.
À la fin de la piste, un pointeur de l'organisation qui note les N° de passage, m'annonce avec un grand sourire que je suis le centième pile poil qui passe ce jour.

Bigre ! Heureusement que je suis assis sinon j'aurais pu me retrouver sur le cul.
Ça me conforte pour le coup grandement pour la fin, car centième en partant de la 450ème place (plaque N° 447), ça fait un paquet de monde derrière.
Et potentiellement, parmi ceux qui sont devant pas très loin, il y en a certainement un paquet qui sont partis quinze minutes avant moi, donc ça fait à coups sûr quelques places de plus de gagnées surement.
Ça m'affole pas pour autant, même si c'est un plus indéniable de savoir que ce sera sauf problème une bonne perf et je continue de bon cœur.
La fin de la piste marque le début d'un sentier portage encore, pas très long, on bascule vite vers le vallon qui conduit au ravito 3.
J'ai apprécié cette petite descente, un peu escarpée et amusante.


Levens, parking des chasseurs, à table.
Je refais le plein à chaque fois maintenant.
Bien que ne manquant pas de barres ou de pâtes de fruits sur moi, je me fais une poignée de rondelles de saucisses et des chips pour resaler un peu l'organisme.
Une bonne descente de coca pour du sucre rapide et tant pis pour les mélanges peu gastronomiques dans l'estomac. 4 ou 5 minutes de pause bien employées pour un peu de récup.
On peut faire sans bien entendu, si on veut jouer le chrono à fond, mais est ce que ce n'est pas du temps de gagné finalement que de faire de courtes pauses à notre niveau ?

J'ai le moral et la forme encore je suppose, et bien qu'il reste trente bornes, le final de ces grosses épreuves je sais le gérer.
L'heure du jour est encore inconnue pour moi et je poursuis l'aventure.
Julien rentre sur le ravito alors que je suis quasi prêt à repartir.
Je réenclenche les pédales et c'est reparti pour un tour.

Un petit tour d'ailleurs puisqu'on contourne le ravito pour y revenir de l'autre côté en dessous où a lieu le pointage avec la poêle qu'on te passe dans le dos.
Dossard avec puce de chrono intégrée.
La suite du sentier ondule un peu avant de repartir à la hausse un peu plus tard.
Sur cette petite piste montante, j'ai pas trop de jambes.
Je laisse passer en moulinant tranquille vers le Col du Travail, et ensuite retrouver la montée très technique vers Colla Bassa.
Une sente irrégulière qui vous oblige à alterner le poussage roulage très souvent.
Et c'est pas toujours simple de savoir quelle technique adopter pour s'économiser au mieux.
Je passe pas trop mal, cette portion me convient et surtout je commence à revoir 3 ou 4 concurrents que je peux doubler.
Très encourageant !

La descente suivante est de bonne tenue, ça se passe plutôt bien.
Quelques virages serrés, du bon dénivelé vers le bas, je suis bien et je me retiens moins maintenant.
Excellent les fortes pentes tout en glisse entre les arbres.
En tous cas il n'y a plus guère d'énormes difficultés infranchissables dans les descentes maintenant et je peux en profiter.
Même si la fatigue n'est pas réelle et juste normale, il convient malgré tout de faire gaffe partout.
En bas, c'est Plan d'Arriou et la dernière porte horaire qui bâche à 16h45.
Jusqu'ici tout va bien.
Je suis encore hors du temps qui passe et poursuis vers la découverte de ce final de la TransVé 2012.

Une petite piste montante et on s'engouffre dans un monotrace encore bienvenu.
Un petit km de plaisir simple avant de reprendre une route.

Et pour le coup, on serait presque étonné de parcourir 3 bornes environ sur du goudron.
Sur ces parties-là, la récup est de mise. Pas la peine de se griller, et puis je suis pas non plus de la première fraicheur.
On sent bien l'odeur le chacal d'ailleurs 😀.


Un concurrent revient sur moi et passe un peu plus vite.
Je fais pas l'effort de suite car je préfère tenir mon rythme.
Étant dans l'inconnu la plus totale concernant le parcours de A à Z, je me fis toujours à mes sensations pour gérer les derniers km.

Ravito numéro 4 – Aspremont – km 67.
Arrêt obligé encore pour recharger un peu de flotte et manger une bricole.
Durant la progression, je me suis bien ravitaillé en solide et j'ai encore des réserves sur moi.
En fait j'aurais pu tenir la distance sans ravitaillement, il faut juste de l'eau à trois reprises
(7 litres consommés environ)
Pas grand monde au ravito, je repars 2 ou 3 minutes plus tard.
15 km pour arriver en bord de mer, une mer qu'on a aperçu un peu depuis Colla Bassa.

Direction le Mont Chauve. Quelques bonnes sections de portage ou poussage, je double encore quelques participants. 
Je retrouve un peu de fraicheur et ça me plait bien sur la fin.
Sur les hauteurs, les monotraces permettent de rouler, même si c'est parfois bien technique de placer les roues au bon endroit.
La végétation est bien présente sur les sentiers avant d'attaquer la descente vers Nice.

Première partie bien plongeante, et plutôt rude encore par endroits, mais je passe bien globalement. Deux ou trois concurrents que j'avais un peu déposé en montant, me reprenne dans cette descente.
Je tente de suivre un peu après les avoir laissé passer, mais petit à petit ils s'éloignent.
C'est trop rapide pour moi, et j'ai encore la petite crainte de m'en mettre une, car les embuches ne manquent pas dans les enfilades de genets ou je ne sais quels autres arbustes.

Dans la partie finale, à l'approche des habitations, je fais une pause obligé...la pression toujours.
Et puis d'un coup, je peux pas ignorer les trois coups du bronze d'une cloche de village.
Cette fois je sais où j'en suis au niveau du temps et c'est avec plaisir que j'apprends qu'il est quinze heures.
C'est à quelque chose près, peu avant l'entrée dans la jungle.
Je connaissais pour en avoir seulement entendu le nom, mais là j'ai vu.
La marche de bienvenu à l'entrée, pas la peine d'essayer.
Ça doit couter très cher si vous la manquez.
Moi j'étais pas arrivé là pour finir par me vautrer comme une bouse vingt mètres plus bas.
Quelques secondes pour passer la difficulté et ensuite, ça penche fort, très fort mais c'est bien lisse.
Un monotrace hyper pentu, qui semble recouvert de chaux. Le frein arrière bloqué tout le long quasiment, bien positionné sur la roue arrière, il faut garder l'équilibre jusqu'en bas.
Ça passe nickel, mais c'est chaud bouillant. Trois cent mètres de trainée blanche.
Superbe ! Bienvenu dans la jungle !


Un monotrace plutôt propre, plutôt humide dans cette végétation plus qu'abondante.
Les premiers ont élargi à peine la trace, mais ça reste étroit. Et puis pour les grands gabarits, la tête dépasse normalement des herbes, mais pour moi chui pas sûr qu'on voit où j'en suis 😀.
Peut-être le casque qui dépasse à peine. La jungle est hostile pour les guiboles parfois.
Elle est pas toute plate en tous cas et parfois faut s'employer encore à gravir quelques passages en portage.
Séquence équilibre pour franchir la planche de bois qui enjambe un ruisseau asséché.
Et le final un peu ondulé fait qu'il faut pédaler encore et puiser dans les dernières énergies.

Entrée dans la banlieue niçoise par Saint-André-de-la-Roche, comme si on en avait pas mangé assez aujourd'hui de la roche.
Bon enfin... on longe le Paillon sur la route un bon moment.
J'ai perdu au moins 30 points sur mon permis de conduire, avec tous ces feux rouges grillés,
et devant les flics en plus. Dingue cette épreuve !

Je suis un peu esseulé sur cette fin de parcours, personne devant, et rien derrière.
Je déroule sur le bitume en essayant de balancer les dernières forces.
Mais sur ces derniers km, et depuis quelques temps maintenant, je pèche un peu
et ce n'est plus le même rythme qui m'anime.
Le Paillon est aussi sec que moi, ça tombe bien car faut qu'on y plonge dedans.
Entrée en sautant les barrières, progression facile sur les galets du lit de la rivière.
Ça dure pas longtemps, au bout de quelques hectomètres on refait un jump par-dessus les barrières.

Pistes cyclables pour terminer et entrée dans le tunnel. Peu commun comme final.
Je me suis demandé à plusieurs reprises si c'était bien par là.
Quelques rubalises rappellent le fléchage par moments mais c'est la solitude là-dedans, sombre et frais, vous en avez pour deux bons km enfouis sous terre.
La lumière du jour apparait enfin, et la délivrance n'est plus qu'à quelques centaines de mètres.
J'aurais encore eu des forces pour sprinter s'il avait fallu croquer une place de plus, mais j'ai pris plaisir à terminer gentiment cette dernière ligne droite pour passer la ligne.
Waouh ! Victoire.

Tous les sentiments ou émotions se mélangent, j'ai même pas vu qu'on m'avait piqué le dossard dans le dos et mis un autocollant "finisher" sur la plaque.
Le speaker annonce les arrivées à mesure que ça rentre, y a de l'animation un peu partout, et je suis sur un petit nuage certainement.
Je pose le casque, le sac et faut bien que je descende du vtt quand même.
J'avais oublié que j'étais encore en selle.

En m'éloignant de la ligne, deux minutes après à peine, j'entends sur le haut-parleur d'à côté le nom de Julien qui est annoncé.
Déjà deux de rentré. Bravo.
Splendide ! Pour sa première tentative, réussite totale.
À deux doigts d'être dans les 100 premiers.
Juste à cause d'une crevaison dans le prologue. Bel avenir sur cette épreuve.

On se retrouve vite pour les premiers commentaires et le repas. Inutile de dire qu'on est affamé.
Installation à table en attendant les copains. Ça dévore copieux le plateau repas.
Le ciel a été bon pour nous, mais il le sera moins pour les copains et tous ceux qui sont pas rentrés encore.
Un déluge de flotte tombe sur la cité et un peu partout dans la région proche.
Le parcours n'échappera pas à ce gros orage qui dure une bonne demi-heure au moins.
La descente du Mont Chauve en terre rouge, avec ce qu'il tombe, c'est la galère assurée
et le reste du parcours ne doit être guère mieux.
Pas de bol sur ce weekend côté météo.

Après l'orage, qui nous a bien refroidi, même sous les abris de fortune, on retrouve J Yves sur la ligne.
Moins de réussite pour sa première, il a dû lâcher l'affaire à la Madonne.
Quelques gamelles à répétition qui font perdre la confiance. C'est que partie remise J Yves.




Thierry arrive un peu plus tard, frais comme un saumon.
Parti en troisième vague, et rentrer dans les 200 avec les conditions du jour, ça le fait bien quand même.
Bien joué, la prochaine fois, avec un entrainement qui correspond à son physique hors normes, ça va dépoter.

Allez JeanMi, manque plus que toi.
Je suis pas inquiet en même temps car, cette fois il tient la forme, le mental va bien, la gestion de crises ou d'orages il connait et le parcours il l'a buché de long en large.
C'est juste une question de temps.
On va le retrouver un peu plus tard sur l'arrivée.
Bravo & bien joué Coach ! Grand plaisir de voir cette réussite.

Allez finissons ensemble cette aventure gigantesque, avant de se remémorez en soirée autour de la table, le film qui va se dérouler pendant longtemps sur les jours à venir.

Quelques données que j'ai pris le temps de bien lire sur mon Garmin.
Autant en roulant je me suis interdit de regarder les infos affichées, mis à part l'essentiel.
Autant maintenant je peux analyser les données.
- 82 km
- 8h15m57s 46c (temps de roulage)
- 20 mn d'arrêts
- 9,6 km/h (moyenne de roulage hors arrêts)
- 3008 m de D+
- 4512 m de D-
- Vitesse max 48 km/h
- Fc moyenne 160 pulse
- Fc max 184 pulse

Ces données de temps correspondent avec le chronométrage officiel
8h35m12s
Mon temps du prologue est de 40 mn.
Temps total de la TransVé 2012 relevé par le chrono course – 9h15m34s.
Classement à la 88 ème place sur 390 classés et environ 800 partants.

J'étais loin de penser que je finirai là.
C'est un super classement faut pas bouder le plaisir, mais c'est quand même inespéré.
Encore une fois le Coach avait raison quand il pensait sous les 9h00 ou à peu près autour.
En ayant lu, vu et entendu un peu tous les avis sur la difficulté de cette course en ligne
qui n'a pas d'équivalent par rapport à tous ce que j'ai pu faire, j'avais jamais pensé faire ce résultat, même si je me savais en forme depuis quelques semaines.
En tous cas j'en suis ravi. Dans les 100 pour la vingtième.


Une première TransVé qui en appellera d'autres certainement.
Quand je sais pas, pas sûr que ce soit l'an prochain, mais d'ici trois ans c'est certain.
Je l'ai vécu curieusement cette épreuve.
J'appréhendais un peu de la faire sans reconnaissance du parcours, ça fait quand même un peu flipper quand on sait qu'on y va, sans savoir à quoi s'attendre.

Pendant la course, c'est très très souvent de la souffrance qui domine et prend le pas sur le plaisir qui n'a été que peu présent bien souvent.
Je me disais en roulant - c'est dément ce truc, on peut pas faire ça tous les ans ou y envoyer n'importe qui dans ces parcours d'apocalypse parfois.
Je me suis vu descendre comme une limace.
C’est pas dur, c’est même pas très dur, c’est bien pire que ça encore.
C’est assez hors normes.

Entre 800 et 1000 partants, 400 classés à peine. Tous les autres courageux, hors délais ou abandons.
Il faut juste le vivre pour se rendre compte de ce que c’est.
Pendant la course et passé la ligne, tu n’as plus trop envie d’y retourner.
C’est des parcours d'une rudesse extrême, où on est souvent à pied en montant et aussi parfois en descendant, même avec un niveau correct.
Y a bien les Elites devant (avec le Maitre François qui les collectionne - bravo), ou les 20 premiers qui s'y baladent bien plus à l'aise sûrement, mais ça reste un autre monde.

Et puis... passé quelques heures, surtout lorsqu'on l'a terminée, c'est un autre sentiment qui émerge.
Laurent (Brossard) – 10ème cette année (super) m'avait dit lors de la VT Tauch, que cette course on la fuit en quelque sorte lorsqu'on y est dedans et même juste après, mais que dès que la pression est retombée quelques heures plus tard, eh bien on en redemande.
C'est tellement vrai.

Je commençais à l’apprécier en cherchant le sommeil et 24h00 après, de plus en plus,
parce que c’est quelque chose de gigantesque finalement. Une sorte d'aimant qui t'attire.
À faire une fois dans une vie de vététiste, à essayer du moins, car ce qu’on fait régulièrement,
c’est, en exagérant un peu, de la promenade en ville pour comparer.
Et qu'on la réussisse ou qu'on échoue parfois, faut pas se laisser abattre et s'y remettre pour la suivante.
C'est en tous cas ce que je ferais si ça m'étais arrivé. Remonté comme un coucou pour le prochain épisode.

Ça reste faisable si on s’y prépare, même si on descend pas très bien.
Il faut par contre si on décide d'y aller intégrer le fait que c'est une course.
Mais c'est pas du XC bourrin, l'ambiance est extra entre rouleurs pour ce que j'ai pu en voir
Pensez qu'on va souvent être à pied, que par moment le physique ne suivra peut-être plus
mais là le mental prend le relais.
Qu'il vaut mieux sur gérer un peu son effort sans en faire trop, surtout si on connait pas.
Perdre quelques secondes pour passer une marche, vaut mieux que tenter de les gagner
pour perdre derrière beaucoup plus de temps ensuite ou abandonner sur blessure ou casse.
Les reconnaissances sont importantes si on peut y aller avant.


Et on l’a faite car on était bien préparé. Tout est là en fait.
Pour les conseils de préparation, au club voir avec JeanMi. Le Coach vous fera faire des exploits.
Coté club d'ailleurs, c’est super réussi, on finit très bien pour une première.
Même J Yves qui n’a pu finir est déjà partant pour la refaire.

Super weekend en groupe, perché dans les montagnes avant une longue, longue, très longue descente sur la mer, entrecoupée de méchantes bosses hostiles.
Des paysages splendides mais trop peu regardés durant le périple,  faudra y revenir en mode rando sur deux jours pour apprécier pleinement cet autre côté de la TransVé.

Bravo au vainqueur, trois succès d'affilée, y a pas de hasard. C'est le meilleur.
Bravo aussi au team TransBiking, grosse perf du groupe.
Enfin bravo à tous, et merci pour l'organisation de cet évènement.

Quelques dernières phrases pour remercier JeanMi de nous avoir entrainés sur cette aventure
et de nous l'avoir fait réussir.
Merci aussi à mes compagnons d'échappée, de chambrée, de galère choisie et appréciée, avec qui on passe de grands moments au club à chaque fois.

Enfin, y en a un qui me supporte tout le temps, je lui en fais voir de belles et de rudes, je le cogne sans modération parfois (à mon grand regret) mais il continue de m'emmener partout sans faire défaut. Merci au Yeti.
Et je peux dire que je l'ai bichonné avec une attention toute particulière cette semaine post TransVé.

Longue vie à la TransVésubienne.
J'y reviendrais, avec joie et j'y trouverais alors ce plaisir qui m'a trop souvent, tant manqué lors du roulage.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire