22 septembre 2013

Ultra Raid de La Meije

Bon allez rebelote. 
A chaque nouvelle sortie, je me replonge dans mon vécu.
Je me régale dans le pédalage où que ce soit, ça reste un grand plaisir de vivre ces temps forts qu'on éprouve partout, mais le plaisir est prolongé quand j'écris un CR ensuite. 



La seule chose, c'est qu'en roulant bien souvent, je me dis ici ou là et même partout, que j'aurais telle ou telle chose à dire, à décrire, à commenter, mais j'oublie plein de détails ensuite et je pioche au mieux et au max dans les souvenirs pour revivre l'aventure.


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Donc la Meije. Bon. Par où commencer ?

Splendeur des Alpes.
C'était en quelque sorte mon baptême vtt dans ces montagnes, et pour un premier roulage, quoi de mieux que de débuter avec cette troisième édition de l'Ultra Raid de la Meije.
Le nec plus ultra ?? J'en sais rien, mais une chose est sûre, c'était splendide, très haut, très fort et somptueux.
Et en bonus inattendu, la deuxième place au général sur la formule raid sur deux jours.

Vive le vtt et la montagne !!


Au printemps, on cale le rendez-vous alpin dans le programme du mois de septembre, en prenant le mode Elite Ultra sur la journée du samedi. 110 km et 5100 de D+.
Ca semblait corsé, mais jouable sur la journée. 
Bon finalement, passé l'été et une pause estivale au niveau vélo, ce sera certainement trop dur et trop long pour l'apprécier pleinement. Je me replace plutôt sur le mode raid en deux jours.
65 & 50 km avec 2800 et 2400 m de D+
C'est clairement le bon choix à faire. Sur deux étapes, c'est un bonheur malgré la difficulté.

Par contre enchaîner le programme complet sur un seul jour, faut vraiment être prêt à encaisser du très gros dénivelé et une partie de manivelles à rallonge pendant une douzaine d'heure. 
115 sont parti sur le mode Elite le samedi et 43 seulement sont finishers. Ça fait un tiers quoi.

Les Alpes c'est pas la montagne d'à côté. Départ le vendredi pour aller poser les valises au Gite du Rocher à la Grave. Relais auberge old school très sympathique, accueillant et familial. Au pied du glacier de la Meije, c'est une situation idéale. 

On est cinq Maillons embarqués dans l'aventure. Jacques, JeanMi, Guillaume, Nico et moi. 
Le départ-arrivée du raid est placé à 50 mètres un peu pus haut sur la place. Impec tout ça.

On passe aux inscriptions pour retirer le petit paquetage Et on empoche donc le maillot Ultra Raid, quelques barres vitaminées et la plaque de cadre. 
Un contrôle des sacs est de rigueur pour vérifier le matos indispensable à avoir sur soi.
La plaque me plait bien avec son numéro simple à retenir, le 333.

Briefing en début de soirée avec Jean-Paul Routens et son équipe qui organisent l'épreuve. Recommandations d'usage et déroulement de la journée sont passés en revue.

La soirée au gite est de bonne qualité que ce soit au bar ou autour de la table. Idéal en tous cas pour partager l'ambiance avec d'autres vététistes.
Coucher pas trop tard, lever très très tôt. 4h30. 

Le départ vtt du samedi est décalé quelques km plus haut à Villar D'Arêne. 

On est quasi obligé de grimper en bagnole, du fait de la nuit, des tunnels, de la fraîcheur et puis ça grimpe. On aura assez de dénivelé pour le weekend.
Signature de la feuille de route, et mise en place derrière les Elites. 115 inscrit sur le Raid format Utra grand à la journée et un peu moins de 200 sur le mode Raid en deux jours.
Bon on est plutôt au fond de la grille, mais on a le temps. Le but c'est de faire l'épreuve en mode gestion du plaisir au maximum, plutôt que de faire la course proprement dite.

6h00 du mat, c'est parti dans les rues du village. Tout le monde a sa loupiote sur le casque ou accroché au cintre. 

Pour le gros du paquet, ça enclenche pas très fort. 
Devant ils partent pas en veilleuse je suppose. Nous on prend le temps de toute façon, y aura de la place pour doubler au besoin toute la journée.
Température fraîche mais loin d'être glaciale. Le beau temps est attendu avec grand soleil.

D'entrée, ça grimpe plutôt sec à de nombreuses reprises jusqu'au Col du Lautaret 6 km plus haut. Déjà quelques petits poussages. On peut doubler sur les portions chemins, et on fait des serpentins de lumières dans les monotraces.



Passé le col, petite partie descendante gentille et rapide sur piste. 
Le jour commence à se lever, le soleil perce sur les sommets. Paysage plutôt minéral.

L'ascension revient vite pour continuer le premier gros morceau du jour vers le Col du Galibier. Je le connais pas par la route, mais en vtt c'est du costaud. Par les pistes ou en sentier, c'est raide. J'ai pas trop la pêche depuis le départ, c'est assez laborieux et poussif. 

Dur dur la première bosse et très longue avec ces 14 km, même s'il y a en deux en partie descendante.
Sur le sommet du col, panoramas et mirettes open tout azimut. C'est bon les Alpes. Premiers visuels à couper le souffle... à moins que ce soit la bosse qu'on vient de faire qui m'ait fait cet effet 😀.

Mais le top du Galibier c'est la partie ultime. On y est dans l'Ultra là tiens ! 
Un portage, un vrai, un colossal et surtout même pas caché. On l’aperçoit de loin alors qu'on est en train de mascagner sur la piste d'approche. Les gars qui sont déjà dessus, avec le soleil un peu à contre jour, tu vois des ombres qui crapahute gentiment. 
Je sais plus trop quoi j'ai pensé à ce moment là, mais j'ai du souffler intérieurement un bon coup en le voyant. 
Arrivé dessus, enfin... dessous plutôt, faut se mettre à l'ouvrage. Put... c'est haut le bazar.
Eh bien étonnamment il se passe très bien ce portage hyper raide. Ça doit faire... allez, 150 mètres linéaire et 80 en dénivelé vu d'ici. Je vous laisse calculer le pourcentage. 

Mais toujours est il que je l'ai trouvé d'autant plus facile qu'il était très impressionnant. 
Attention, ça glisse fort dessus, faut assurer quand on pose ses pas. Outre le fait que si on se loupe, il faut tout recommencer depuis le bas, on doit certainement se peler la viande copieusement si ça dévisse.
Bon là-haut c'est encore plus beau bien sûr. Y a surtout rien au-dessus, on domine tout. Deux mille six cent et quelques mètres. On est parti de 1500 à peine.



Longue et dure la bosse, mais splendide une fois là-haut.
Ce doit être 8h00 du mat à quelque chose près. Le soleil est là, il chauffe pas encore, mais on a pas froid. Aucune idée de la température. Proche de zéro très certainement.
Un petit sentier rocailleux et technique après le portage. Faut être vigilant mais ça se passe tranquillou.

Le ravito number one sur la route. Je mange quelques bricoles,  j'ai pas trop faim ni soif encore. Profitez de la vue.

La descente s'enfuie sur la gauche dans une partie bien esquintée, pour se poursuivre plus loin dans les pâturages.
C'est pas simple à descendre car c'est gelé. Si on fait pas gaffe, c'est le blocage avant assuré et la valdingue directe.
Je me ramasse une petite boite plus loin, derrière un gars qui tardait un peu à me laisser passer alors qu'il était en galère. À force de trimer, il s'est couché direct sur un passage rugueux et j'avais le choix de lui passer dessus ou de me coucher moi aussi pour stopper. On allait pas bien vite à cet endroit, et je me suis juste marqué un peu le tibia pour faire genre, j'attaquais fort 😀.

Descente plutôt piégeuse, très longue depuis le sommet avec 8 km environ de sentiers divers.
Quelques séries de virages en épingles, et puis parfois fallait pédaler un peu dans les parties techniques. Je double quelques concurrents et le final plus rapide se fait sans difficulté, accidenté quand même un peu et suffisamment bon pour piloter et s'amuser.

En bas, je me fait une pause strip-tease. C'est pas que ce soit les grosses chaleurs d'été, mais il commence à faire bon, et vu ce qui nous attend d'après le profil, vaut mieux se dévêtir un poil.
Entame de la deuxième longue bosse. Chemin et sentier sur quelques km pour rejoindre le ravito 2.
Une pause bienvenue, y a un peu de monde pour le coup. Je roule plutôt seul depuis le début.
JeanMi coache les jeunes plus loin derrière et Jacques doit surement naviguer à son rythme de vieux brisquard des montagnes.

Je repart avec quelques gars sur la piste militaire. Ça grimpe maintenant plus sérieux. Séries de virages classiques en lacets dans la pente. La lumière est excellente avec ce soleil gaillard et la montagne toujours belle. 
Deux trois bornes de piste qui s'étirent pas très vite sous les roues. Je suis en mode gestion, beaucoup mieux qu'au début maintenant.
En haut, ça part à droite dans une trace horizontale au début, et qui passe souvent par des passages techniques. On recommence aussi le mode portage à maintes reprises pour franchir des paliers de roches. 
Très bon passage que ce long sentier jusqu'au lac des Cerces. Je suis plus tout seul sur ce sentier et je passe même quelques gars, c'est bon signe.

Le final vers le col de la Ponsonnière achève une superbe ascension. Elle était rude encore celle-là, et on a le temps de la consommer depuis le bas. 
Bon comme souvent en vtt, on monte pas pour rien. 
La beauté du site est décidément remarquable, mais la descente à suivre est bien mieux que ça. 
Superbement longue et ultra bonne. Y a un peu toutes les sensations qui se mélangent. C'est technique mais pas trop, ça passe quasiment partout sans grande difficulté. Un ou deux passages un peu trop chaud où je prends pas de risque. D'ailleurs même si j'en prenais, je passerai pas. Ça va très vite de longs moments, ça file fort entre les pierres, je double encore des gars dans ce bouillonnement de plaisir. 
Il y a quelques piétons aussi qui regardent passer le troupeau d'allumés. La fin devient plus engagé, mais pas de problème même si ça secoue un peu plus et que les bras commencent à réclamer un peu de douceur.
Sensationnelle tout simplement jusque tout en bas pour planter les freins au ravito 3. Ultra descente.
Et une pause de plus au bord du ruisseau. Je retrouve Christophe (Apache31) qui est sur le raid Elite en un jour.
Restauration tranquille et paisible en promenant le regard. Toujours la vue en activité dans ces vastes étendues.

Ca repart vers en bas encore un peu pour attraper le Chemin du Roy. Pas vu le roi, mais par contre le sentier, je dirais qu'il est royal pour le vtt. Enfin c'est super en gros. Un long monotrace (c'est un pléonasme là-bas un long monotrace 😀), splendide à rouler. Juste à peine un peu de poussage par endroits. Et aussi des dévers bien murs sur la gauche si la roue vous échappe. 

Ça roule bien, j'ai de bonnes sensations sur ces parties techniques, ça me convient parfaitement.


Quelques fois sur ces parties rocailleuses et sans végétations, on passent dans des petits bouts de forêts qui résistent au climat. Et c'est sur la partie finale de cette super trace, qu'on vient se défouler dans un gros dénivelé négatif à l'intérieur d'un bois. 
La trace pique sur la gauche en plein sentier et on se retrouve à zigzaguer comme des furieux. Ça tortille dans tous les sens, et ça va vite. Un petit bonus encore bienvenu. 

Ça débouche sur la prairie qu'on a descendu ce matin en venant du Lautaret. Le premier morceau de descente en fait on va le remonter en croisant la trace. 
C'est plutôt rude par endroit la pente et plutôt que passer sur la selle, je porte le Yeti. Qui s'en plaint pas d'ailleurs. Il fait chaud sans plus, c'est le temps idéal alors qu'on navigue toujours sur des altitudes de haute montagne.

Je vois l'hélico des secours passer alors que je grimpe peinard. Ce sera une clavicule à récupérer dans les paysages alpins. Bonne remise en forme pour le gars.
Tout au long du parcours, il y a plein de bénévoles avec les talkie-walkie, qui vous aiguillent, vous font traverser les routes. 
La Protection Civile aussi est bien présente à de nombreux points du circuit. Enfin le balisage se fait avec des panneaux, de la rubalise et de nombreux tags de bombes orange. J'ai aussi la trace gps que je surveille depuis le départ.
Je préfère ce mode de guidage qui est bien complémentaire des balises pour le coup, et quand on est un peu seul, ça rassure.

De retour au Col du Lautaret, ravito numéro 4. Km 49.

Refaire le plein, manger, boire, la totale en somme. Les ravitos sont bien fournis et sympathiques.

Il reste moins de 20 km avec 500 m de D+ environ d'après ce que me disent les bénévoles de l'organisation. 
C'est reparti.
On se remet sur le sentier du matin, mais dans le bon sens. Ça va toujours mieux quand on commence les bosses de haut en bas.
C'est du sentier rapide, très rapide parfois, sauf sur la fin où on dévale une piste chemin, large et caillouteuse en survitesse. Un jeune avec un semi rigide me passe à une allure folle, pourtant j'étais pas en train de cueillir des fraises. Bon... cent cinquante mètres plus bas, le jeune homme explose son pneu arrière. Oups !

Cette belle trace depuis le col, revient tout proche du village départ.
Et on est au pied de la dernière difficulté. J'attaque en compagnie d'un autre concurrent on discute un brin. Je suis plutôt à l'aise, sans trop me forcer. Ça reste rude encore, les pentes sont irrégulières, avec des grosses portions raidasses où je porte plutôt que tenter de passer à tout prix sur la selle.
La côte mesure quatre bons kilomètres vigoureux à franchir. Ça tire aux jambes sur cette dernière partie.
Enfin, ça se remet à l'horizontale peu après le lac du Pontet. On est encore à deux mille mètres pour un bon moment de pédalage dans les pâtures ou les petites traces qui galopent entre les rochers. C'est assez technique, ça remue bien l'équipage et la machine et il faut s'employer au mieux pour progresser.

Très peu d'animaux dans les alpages aujourd'hui. J'ai bien vu quelques vaches qui zieutaient à peine le petit train des vététistes, mais y avait pas foule.



Dès qu'on commence à perdre de l'altitude, on se retrouve sur un des meilleurs visuels du jour. 
Je me souviens bien de ce virage à gauche dans la prairie. Le photographe est positionné dans le dos et pile en face, dans un champ de vision ultra dégagé, le glacier de la Meije. Ça c'est un grand moment ! Ultra lumineux.
On avait le glacier à portée de l’œil souvent dans cette dernière partie, mais là ça reste une image extraordinaire, alors qu'on descend rapidement une ligne droite dans les herbes. 
Grisant !!
Et le photographe a du en faire de belles à chaque passage.

Retour aux affaires courantes maintenant. Amorce de la descente vers l'arrivée. Sept bons km de dénivelé négatifs. 
Une sente extra et rapide d'abord, jusqu'aux villages bien plus bas. Plaisir des descentes omniprésent depuis le matin et ça continue ici. Facile à passer.
Traversée du ruisseau plus bas (y a un pont, c'est pas marrant 😀) et puis on taille la route en vitesse. Dommage, plutôt que le goudron, je me serais bien fait un rab de sentier. 

Arrivé au patelin suivant, on se remet en terre pour approcher le plongeon final.
Un bon monotrace pour finir. Quelques virages serrés qui dégringolent très vite vers la fin du parcours. 
Village de La Grave, on termine dans une série de ruelles qui descendent forts encore. Très bon ce final pour relâcher un peu. 
Quelques marches sur des rondins de bois et il nous manque 50 mètres pour franchir la ligne, avec le mégaphone du speaker qui annonce les arrivées et soutient énergiquement l'ambiance de l'épreuve.

Trop fort la première journée et je termine en quatrième position. C'est assez inattendu, même si au départ, JeanMi (le Coach) m'avait dit que l'épreuve était de notre niveau et que je devrais être dans les dix normalement. Bon encore une fois le Coach a raison.
Il roule en mode rando avec les jeunes derrière. Ils arriveront plus tard ensuite.

Première journée excellente. Les Alpes ça me plait. Je m'en serais douté, mais quand même, c'est grandiose.
64 km avec 2900 de D+, ça fait un sacré périple montagnard. 7h08 au total sur le plan de roulage, mais beaucoup plus que ça en bonheur sur le flanc de ces superbes montagnes. 
C'est pas encore fini, mais c'est déjà géant.

Sur l'arrivée, y a tout ce qu'il faut. Douche, repas chaud, ravitaillement, lavage vélo, parc à vtt fermé, ambiance locale, soleil abondant encore, et la pointe du glacier ultra haute (3900 m)

La soirée au gite est gentiment festive autour du repas, avant de se faire une nuit de sommeil méritée et bienvenue.



Dimanche matin, on a plus de temps que la veille. Départ vtt à 9h00 juste après un petit briefing sur la journée.
Le programme est moins chargé aussi. 50 km, mais quand même un "peu" de dénivelé encore. 2500 m annoncé. 
Autant la veille, j'étais pas en mode course marathon, autant maintenant pour ce deuxième jour, je vais faire le maximum pour être sur le podium des deux jours.

Le premier (Philippe, club ACBB de Paris) est trop loin et imprenable, mais je peux voir qu'avec le deuxième et le troisième, c'est équilibré car on est on tous les trois en trois minutes d’intervalle.
Donc maintenant, je pars pour donner au maximum, on verra ce que ça donne. Et de toute façon c'est déjà super d'en être là.

Le monsieur du micro toujours bien réveillé, nous donne le top départ et ça fonce dans les rues du village. En fait on refait le final de la veille dans les ruelles. Sauf que dans ce sens c'est très très rude d'entrée. 

Développement tout à gauche et encore y en a pas de reste. Dans les sentiers au dessus, ça repart fort vers là-haut, pas le temps de chauffer, mais la température monte. Grand soleil encore. Alternance du roulage, du poussage ou du portage. On travaille, on bosse, on trime aussi.
Je suis bien et je gère l'effort. Ça va un peu trop vite et je laisse partir mes 2 collègues qui jouent le podium aussi avec moi. 
JeanMi est juste derrière en grande forme, on fait le début ensemble pendant une bonne dizaine de km.
Les deux premiers du jour sont hors de vue très rapidement et on se retrouve une petite dizaine en groupe un peu élastique selon les passages.


Jusqu'au village c'était rude avec des portages, ensuite ça redevient roulant. mais toujours vers le haut et parfois de gros pourcentages sur petits chemins. Quatre bornes avant de basculer dans la première petite descente.
Aaah...les descentes ! On aime tous lâcher les freins au max, je m'en prive pas d'entrée. 
Je passe tout le groupe avant le bas. Il y a aucune difficulté, c'est du velours. 

Très vite en bas, je poursuis en gérant sur les pistes. Ça revient petit à petit de derrière et le groupe se reforme pour arriver au ravito 1.
Je m'arrête pas, j'optimise le rendement. Et puis j'ai tout ce qu'il faut sur moi.
Mode portage activé pour la partie qui va suivre. La montée de la Buffe pour rejoindre l'immense plateau ensuite.
On peut rouler sur pas mal de passages, mais y a aussi de bons morceaux sous le vtt. Très joli à grimper.
Le groupe s'étire sur cette partie et les places se figent plus ou moins. Je suis en tous cas en bonne forme. J'ai un concurrent devant qui m'a doublé en montant. Un grand avec un 29 pouces, qui est la norme de plus en plus maintenant. 
On rejoint le haut de la bosse 3 km plus haut. C'est gagné pour cette première escalade. 2400 m en altitude, merci pour la vue d'ici. Superbe !

C'est parti pour descendre un peu.
Le gars devant a une bonne minute environ, mais j'arrive pas à recoller. Le profil est rapide, mais ça penche pas encore bien fort. Des monotraces creusés dans les herbes hautes, ça fouette un peu les tibias. On voit pas toujours très bien où on met la roue avant, c'est masqué par les herbes, mais ça reste facile avec de la vitesse. 
Le top c'est au niveau des yeux que ça se passe. On est sur ce somptueux alpage. À part dans les films, j'ai jamais vu ni de pampa et encore moins de toundra mais ça doit ressembler à ça. C'est du très bon pour les images géantes et grandioses. Le glacier en face plaque sa blancheur à travers les sommets. Ultra blanc !
Pendant cinq excellents km vous êtes sur un petit paradis.
Faut y aller je vous dis.


Il faut aussi pédaler. Mon point de mire en mouvement devant, y chôme pas et je perds du terrain petit à petit. Je suis bien, j'apprécie et je m'emploie au mieux pour gérer l'effort. Mon mono plateau de 26 atteint ses limites, mais je n'irais guère plus vite certainement, avec un développement plus adapté à cette partie. Autant faire un peu de récup sans s'endormir. Je regarde parfois derrière, mais ça revient pas j'ai l'impression. Donc tout va bien. 
Remontée un tout petit peu jusqu'au Chalet Josserand. Les troupeaux se sont bien lâchées sur un petit bout de sentier. Oh les vaches ! C'est un terrain miné et mon Hight Roller avant, se retrouve bien fumé.

Place à la descente sur Besse.

Attention, c'est un must plus ultra !
Déjà là-haut je disais que c'était un petit paradis, là c'est le nirvana total. Un sommet de bonheur ultra long. 
Tout le monde doit halluciner dans celle là. Bon faut pas rêvasser par contre, ça descend fort et même plus parfois.
Une pure descente en single, tracée tout au long de la montagne jusqu'à Besse. 
Une quantité innombrables de virages en épingles, y a que ça tout le temps. Mais des virages bien arrondis et très faciles à négocier. 
Je bourre comme un dingue, en faisant gaffe quand même, mais pas trop. Parfois c'est tendu, gare au trop plein d'optimisme qui peut vous envoyer bien plus bas et bien plus mal en point, d'un seul coup, si on se manque parfois. 
Mais c'est tellement un régal, qu'il faut attaquer là-dedans. Les Maguras sont pas au chomdu, ça frictionne épais sur les freinages appuyés.
Tout bonnement énorme ! Le pied total. La meilleure du raid. Plaisir intense, long, infini. 

Je pense que chaque vététiste quand il passe par là, doit en ressentir un paquet de plaisir. 
Et puis je commence depuis là-haut à revenir sur le gars de devant qui fait pas semblant aussi je pense, car ça me prend toute la descente pour recoller. Ça dure plus de trois bornes l'histoire, et je rentre avec lui sur la route qui nous dépose au ravito 2.
Celui là, on s'arrête un court instant, le temps de boire un coup. Optimisation du rendement toujours.

Ça repart en discutant sur le petite trace qui continue de descendre au bord du ruisseau.
Il est aussi sur la formule raid en deux jours mais à eu des problèmes mécaniques le samedi et à finit loin dans le classement. 
On passe le pont et cap vers le haut. Il monte bien mieux que moi et je le vois disparaître très rapidement.
Je suppose que j'ai un peu d'avance sur mes collègues derrière donc je prends mon rythme tout le long, sans faiblir.
Cette dernière grosse difficulté va nous renvoyer direct vers le plateau d'où on venait, via une piste longue de 9 km et plus loin encore vers le Lac Noir et le Plateau d'Emparis pour finir.

Avant d'y arriver, il faut tourner de la manivelle longtemps. sur la piste d'abord qui multiplie les lacets sur tout le flanc de la montagne. C'est long cette montée. Il fait grand beau, mais on souffre pas de la chaleur sur ces altitudes.

Le top en montant, c'est quand à mi bosse on a pris pas mal de hauteur déjà, la montagne se découvre et c'est à ce moment là que bien en face, plein cadre, on aperçoit des gars qui descendent en vtt dans une trace extra tout en virage. 
J'ai pas percuté de suite, pensant que c'était des mecs très loin devant moi. 
Trop fort le coup en fait, je pige alors que c'est la descente d'avant, énorme et splendide. 
On remonte pile en face et toute la vision est prise par ce spectacle. 
Décidément plein de surprises la balade alpine. Ultra raid !

Bon... mais ça monte encore le bazar, je me fait rattraper par un avion qui est sur la journée seulement. On discute un brin et il repart aussi sec. Ben salut mon gars... je vais faire mon train train pour ma part. 
J'aperçois derrière d'autres concurrents qui montent, un seul à l'air de se rapprocher sensiblement, mais finalement sur la fin de la montée je le vois de moins en moins.

Tiens on est en haut. Ravito 4 à la fin de la piste. 2250 mètres. On revient sur le GR54, à une centaine de mètres du début de la superbe descente de toute à l'heure. Ce serait tentant de s'y replonger. Une autre fois 😀.

Je m'arrête pas sur le ravito, j'ai encore du liquide, de quoi manger et je peux gérer le final (15 bornes) sans problème.
Le type qui montait en avion de chasse est arrête au ravito, il me repassera encore un peu plus loin dans la prochaine bosse.

Petite partie descendante jusqu'au cours d'eau et on se remet en pédalage pour grimper au Col du Souchet. Ça passe beaucoup sur la selle, quelques poussages, mais ça commence surtout à couiner dans les jambes. Monotrace plutôt technique et trialisant parfois. On consomme du jus encore.

Toujours ravissant pour le décor, on longe les estives avec des moutons de partout. Immenses troupeaux surveillés par les Patous (les chiens de Berger) qui donnent de la voix en nous voyant passer.

Passé le cool... non le col pardon, direction le Lac Noir. Et toujours une trace rugueuse à enquiller. J'aime beaucoup ses sentiers montagnards plutôt bien techniques, et suis plutôt à l'aise dessus, mais ils demandent de la fraîcheur pour les franchir au mieux et en se faisant un max de plaisir. 

Je suis plus tout frais hélas maintenant, même si j'avance quand même encore. J'ai l'avion furtif plus loin devant qui me motive pour pas lâcher, et même si je peux pas le suivre, je le perds pas de vue.
Des micros portages, des passages de roches, ça monte un peu, ça redescend etc. Deux km qui semblent très longs. 
Enfin, on approche au bord du Lac Noir. Splendide endroit. On retrouve pas mal de promeneurs, campeurs et touristes tout autour. 
Mon compagnon de roulage s'arrête faire des photos.

Les difficultés sont terminées, on va se plonger dans le grand bain du dénivelé négatif.
Départ sur le Plateau d'Emparis, où le sentier se dessine au travers de multiples sillons. C'est extra car on peut choisir sa trace, passer de l'une dans l'autre. Follement amusant. 
Et puis quand on s'amuse, on ressent plus la fatigue. Donc gaz grands ouverts, je fonce. Trop bon la trace, ça file tout seul sous les roues, le vent souffle, c'est gravement enivrant le passage.
Je mascagne un peu à traverser un ruisseau plein de pavasse gigantesque un peu plus bas. Ça remonte à peine ensuite pour gagner le haut de la station de ski du coin. 

À partir de là, c'est que du bonheur. La descente de la station par la trace qui parcours les pistes est extra jusqu'au village du Chazelet. 3 km d'avalanche c'est pas rien et ça marque les esprits, et les bras aussi oui. Un ou deux passages un peu délicats, mais sinon que du bon dans cette superbe trajectoire idéale pour le vtt. 

Et en prime, le glacier toujours imposant sur la droite, qui surveille le manège enchanté des vététistes. 
Avant le village, un torrent de plus à passer. Sans problème, y a un pont. 
Par contre, les cent mètres de goudron qui suivent, ça fait mal. Vache la remise en mouvement du pédalier. 
Et ça monte encore fort dans le village. 
Ça redescend. Ouf !
Un rapide passage pour rejoindre la Chapelle solitaire.
Et puis le grand saut de la fin avec la dernière chute à maîtriser. C'est pas la moindre celle-là.
Attention c'est du lourd. 
Le nom de la Chapelle, c'est Notre Dame du Bon repos.
Tu comprend vite fait en entamant la descente que le repos peut devenir rapidement éternel si tu te manques dans certains passages. 
Il y a d'ailleurs plusieurs équipes de bénévoles à pleins d'endroits de la descente, qui sont bien dangereux.
Je suis plus trop gaillard et je préfère assurer. De toute façon, même bien lucide, je passerai pas partout.
Malgré tout la plupart se fait sur le vtt, mais souvent on négocie à pied des virages ou des passes bien trop rudes à franchir.
Le passage de la série d'épingles hyper serrées est à pied intégral. Très pentue en plus et on se croirait à marcher dans des sacs de chaux.

Le final est meilleur est plus simple dans un beau monotrace bien raide sur le bord du bois.
Plus bas je me suis retrouvé tout surpris et bloqué par un truc insolite, nez à nez avec une brouette. Je déconne pas, tout le monde a du l'avoir ce truc en travers.
En fait on doit être dans une propriété privée et le gars à empilé des affaires cachées sous une bâche et à côté y a une brouette renversée. 
Et tout ça c'est pile au milieu de la trace. Trop fort la Meije ! Je me demandais ce que je foutais là en arrivant là-dessus 😮😀.
Fin de la descente dans un petit bois et on débouche sur la route. 
Un peu plus haut déjà on apercevait l'arrivée.

Mais c'est pas direct pour franchir la ligne, il faut en passer encore par un gros kilomètre virgule cinq, de chemin. 
Et pour finir, le petit plus ultra de la Meije, tout au pied du glacier, un portage de plus, un vrai, un pur. 
Ah les filous !
Tu vois la trace qui monte d'un coup. Je fais l'effort d'essayer sur vingt mètres. Et puis tu vois vite que ça continue de plus belle derrière. Bon j'abandonne. Je charge une dernière fois le Yeti sur les épaules et je piétonne peinard dans le dur. Ça dure pas bien sur, il y a environ 60 ou 80 mètres à faire en zigzags.
Sur le dernier virage on aperçoit le départ du télécabine. L'arrivée est juste derrière.
Je remonte en selle pour finir de gravir la pente, et deux cents mètres plus loin c'est gagné.

Le speaker fidèle au poste annonce la place. Je suis cinquième du jour et deuxième provisoire du général sur deux jours. Ce sera définitif quelques minutes plus tard.
Wahou !! Ultra bon ce raid dans les Alpes.

Sur la journée 51km et 2400 m de D+. 4h45 au total. 
Sur les deux jours 11h53.
Comme la veille, repas chaud (extra) et récupération autour de la table.

Mes compères de club arrivent. JeanMi a pas chômé, Nico est plus loin en s'accrochant pour boucler cette belle épreuve. Guillaume un peu dépité de la vielle a pas roulé ce jour. Faudra refaire une séance de rattrapage 😀.

Le retour sur la région toulousaine se fera en soirée, on a le temps maintenant. 

Au fait, Toulouse c'est ultra plat quand on y retourne depuis là-haut. 
En attendant, on discute bon train sur l'aire d'arrivée en attendant le podium. 
Eh... c'est mon premier, j'en suis ravi. Ça fait plaisir.


Un casque Met est offert aux trois premiers, mais surtout chacun s'est vu offrir une splendide épreuve de vtt montagne.
Dans un bel état d'esprit encore.
Je manque pas de saluer mes compagnons de podium, Philippe qui descendait en bon nombre de Paris, et Laurent (du magasin cycle X Péria de Toulon) avec qui j'ai eu plaisir à discuter et partager durant ces deux jours.
Au plaisir de retrouvailles sur le Roc d'Azur.

C’était sensass et excellent à rouler. Les Alpes c’est géant pour le vtt visiblement, et pour cette première sur deux jours, je me suis régalé tout le long.
Un petit groupe club qui j'espère grossira dans le futur.
Le format de ce raid (beaucoup de similitude avec les TransBiking pour ceux qui connaissent), me convient très bien. Sur le weekend c'est des parcours parfaits et géants.
Le vtt, c’est quand même quelque chose de fort et quand on l’associe à la montagne, ça devient fantastique.
Quand en plus le soleil vous sourit grandement, alors là........

A signaler que c’est une épreuve à faire pour tous, si on aime le vdm, Il y a quelques passages difficiles dans certaines descentes, mais très très peu, tout se descend sur le vtt. 

Très longues descentes sensass.
C’est rude parce que en haute montagne. Longues bosses sur piste, des portages poussages costauds parfois, mais c’est absolument extra. Et de notre niveau en plus.
Juste un peu de préparation et ça passe bien, avec une porte horaire adaptée à tous les niveaux.
A faire sur deux jours. 65 et 50 km, surtout la première fois.. 
Sur un jour en Elite, ça me semble trop long et trop dur pour apprécier pleinement et conserver du plaisir tout le long de ces grands espaces.

J’ai encore la tête dans les hauteurs de ces sommets incrustés d'images, alors que je termine ce commentaire. 
On redescend physiquement la semaine qui suit, mais dans la tête ça tourbillonne encore.

Tous pleins de CR et de photos vont arriver pour souligner et sublimer encore cette belle épreuve.
Si après ça vous n'êtes toujours pas convaincus que c'est bien, et qu'il faut y aller, on peux plus rien pour vous.

Bravo à tous pour ce périple. Il fallait le vivre ce troisième Ultra Raid de la Meije. On en a profité pleinement.
Merci à Jean-Paul Routens et toute sa nombreuse équipe. 

C'était très grand, très haut, très fort. Très ultra quoi !


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